Algérie : 65% des immigrants sont des réfugiés

Redaction

C’est le pays où il y a le plus d’immigrants en Afrique et au Maghreb.

Au vu de la déstabilisation socio-sécuritaire de la région arabe à partir de janvier 2011, les flux migratoires ont connu des hausses sans précédent. C’est ce qu’a affirmé l’ensemble des experts dans les affaires sécuritaires et dans l’immigration ayant participé à la rencontre sur les flux migratoires et l’évolution des situations politiques et socio-sécuritaires organisée, hier, à Alger. Pr Mohamed Saïb Musette, directeur de recherche au Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (Cread) a souligné que l’Algérie a accueilli favorablement les personnes en crise, notamment lors de la crise malienne. Et d’ajouter: «L’Algérie ne procède plus à l’expulsion des réfugiés comme avant le printemps arabe.» Il a reconnu qu’il y a beaucoup d’éléments relatifs aux droits de personnes migrantes méconnus par la société civile algérienne. Ainsi, il a insisté sur le fait d’initier des formations dans ce sens.

Pour lui, l’existence des étrangers en Algérie est une réalité inévitable qui nous pousse à bien parler de leurs droits tout comme les émigrants algériens à l’étranger, tout en faisant savoir que des efforts ont été déployés pour mieux maîtriser les flux migratoires. Dans ce sens, Pr Musette a informé qu’environ 65% des immigrants en Algérie sont des réfugiés.

Pour sa part, Maître Mario Lana, président du Conseil des refuges italiens (CIR), dans son intervention, a qualifié l’Algérie comme étant un modèle valide à suivre dans tout le Monde arabe en termes de gestion des flux migratoires. «L’Algérie est l’un des pays en Afrique et au Maghreb qui ont le plus d’immigrants», a-t-il indiqué dans sa communication intitulée «le printemps arabe, les flux migratoires et le respect des droits de l’homme». Quant au respect des droits de l’homme, Maître Lana a affirmé que la réalité actuelle du respect des droits de l’homme est triste. On assiste à une violation flagrante de la dignité humaine et l’application du code universel des droits de l’homme n’est pas respectée du tout. Il a justifié ce fait par les répressions politiques et les situations de stagnation connues dans certains pays arabes.

Depuis janvier 2011, a-t-il poursuivi, les révolutions ont affecté toute la région en raison du flux migratoire. Et la crise migratoire a des conséquences graves sur toute la région. Ce qui fait que la stabilité de la région est devenue une réelle préoccupation majeure. A titre d’exemple, en raison de la détérioration de la situation sécuritaire, pas moins de 4500 Libyens ont franchi les frontières pour rejoindre l’Egypte et un nombre indéfini d’immigrants est arrivé en Mali par bateau. C’est quoi une crise migratoire? «C’est un terme utilisé pour décrire un flux migratoire massif et complexe causé par une crise humaine, naturelle ou un conflit où les gens se trouvent forcés de quitter leur pays d’origine», a-t-il expliqué.

Par ailleurs, Maître Lana a parlé du projet mixte en Algérie, financé par la Commission européenne, visant à renforcer la gestion des capacités des flux migratoires qui a commencé en janvier 2011 et s’achèvera en janvier 2014. L’action de ce dernier concerne la protection des immigrants, en particulier les groupes vulnérables et leur réinsertion dans leur pays d’origine.

Lu sur L’Expression