Plusieurs secousses telluriques ont ébranlé différentes régions du pays au cours des dernières semaines et semé un vent d’inquiétude au sein de la population.
Selon M. Chelghoum, expert international, professeur à l’USTHB en génie parasismique et directeur de recherche au service parasismique, les séismes sont imprévisibles, récurrents dans la zone de forte activité sismique qu’est le nord du pays. Pour le professeur Chelghoum qui est aussi président du club des risques majeurs, l’urgence est plutôt à la prévention qui doit être sérieusement prise en charge et programmée par les autorités concernées et les différents intervenants. «Je ne veux pas être alarmiste, mais l’activité de ces derniers jours est préoccupante et je donne des avis réalistes.
Ceci en plus du fait qu’en sismicité, tout est aléatoire. Il faut savoir qu’on ne peut prévoir la survenue d’un séisme. Le plus urgent donc est d’axer plutôt les efforts sur la prévention et les constructions répondant aux normes parasismiques», a expliqué l’expert. Il notera, en outre, que l’Algérie est loin d’être outillée pour faire face à un grand séisme.
Il faut une réflexion sur une stratégie de prévention fiable, et cela incombe aux institutions de l’Etat. «Malheureusement, actuellement, il n’y a que des corrections de manière superficielle», a expliqué le professeur Chelghoum.
Il rappellera le fait que la réglementation parasismique n’est pas adaptée en Algérie. «Il est important que les constructions soient réalisées selon les normes et qui pourront donc résister à une forte activité sismique. Il s’agit là notamment du génie parasismique. C’est la grande problématique», a souligné le professeur Chelghoum.
Au cours des derniers jours donc et exactement lors de la date-anniversaire du tremblement de terre qui a secoué la région de Boumerdès en 2003, une activité sismique au niveau de plusieurs régions du pays vient rappeler la fragilité du nord du pays et des grandes villes, notamment devant une forte secousse tellurique.
Pour leur part, les spécialistes du Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (Craag) expliquent que l’activité sismique est normale et régulière pour ces régions du pays puisqu’il s’agit d’une activité sismique continue. Ils ont aussi, à maintes reprises, précisé que la moyenne nationale est de 80 à 60 secousses à faible magnitude par mois. Quatre secousses ont été ainsi enregistrées au cours des dernières semaines avec le séisme qui a touché ce jeudi la région de Tablat d’une magnitude de 4,5 sur l’échelle de Richter.
Trois jours à peine avant, la région de Béjaïa a connu un séisme de 5,5 sur l’échelle de Richter, le 4 mai dernier Oran a enregistré une secousse de 3,2 sur l’échelle de Richter. Cette secousse a été précédée par une autre à l’ouest du pays, exactement à Mostaganem qui a enregistré un séisme de 4,7 sur l’échelle de Richter.