Alors que les ministères les plus efficaces se comptent sur les doigts d’une main, d’autres sont quasiment absents sur le terrain à l’image du département de la planification et des statistiques.
Trop de portefeuilles pour rien. Le gouvernement traîne derrière lui une lourde équipe. Ils sont 36 ministres à siéger actuellement au sein de l’Exécutif. Une vraie armada pour gérer les différentes affaires du pays. Vu ce nombre important, tout aurait dû fonctionner à merveille. Or, ce n’est pas le cas sur le terrain.
Le constat se fait de lui-même. Sur les 36 ministres, il y en a au moins trois qui sortent du lot, non point du fait de leur compétitivité et leur présence sur le terrain mais plutôt du fait des manifestations cycliques qui secouent leurs départements respectifs.
Ainsi, les ministères de la Santé, de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur se sont mis ces derniers mois en exergue dans le mauvais sens, pulvérisant le record des grèves observées par les travailleurs tous secteurs confondus lors de l’année en cours.
La Santé et l’Education se disputant le prix du plus grand nombre de grèves. Les autres secteurs ne sont pas mieux lotis. Certains souffrent d’absence de stratégie. C’est le cas du secteur de l’industrie. L’industrie est toujours à la recherche de ses repères. Le changement des responsables n’a en rien modifié sa situation.
Des enveloppes estimées à des millions de dinars ont été dépensées pour mettre en place une stratégie industrielle, jusqu’ici en vain. L’industrie n’a toujours pas sa feuille de route. Son apport à l’économie nationale est insignifiant. Le tourisme demeure toujours en stand-by et n’arrive pas à fructifier les immenses richesses qui sont celles de l’Algérie dans les domaines archéologique, architectural…
Il reste impossible de vendre la destination Algérie. Malgré les atouts et la conjoncture propice, il n’en demeure pas moins que l’Algérie n’attire pas le touriste et reste loin de concurrencer ses voisins.
La désignation de deux hommes à la tête du secteur n’a rien apporté de nouveau. A quelques jours de l’ouverture de la saison estivale, rien ne se fait sur le plan de la communication. Les ministres se contentent de faire un état des lieux sans pour autant donner un nouveau souffle au secteur qui est une source de richesse.
La justice est une autre paire de manches. L’institution judiciaire semble être à l’arrêt. Avec tous les dossiers de corruption dont le scandale Sonatrach II, l’institution traîne le pas et les investigations dans les divers dossiers sont au point mort.
Alors que les ministères les plus efficaces se comptent sur les doigts d’une main, d’autres sont quasiment absents sur le terrain, à l’image du département de la planification et des statistiques. Le département travaille apparemment dans l’ombre. Il ne communique presque jamais. Ni déclaration, ni communiqué pour justifier son existence.
Les statistiques sont une denrée rare en Algérie. Malgré les contradictions dans les chiffres de croissance ou dans les budgets dépensés, le secrétariat d’Etat en charge de ce département ne prend pas la peine d’intervenir pour éclaircir la situation à l’opinion publique. Et encore moins pour la planification. Les projets évalués et réévalués sans parler des projets abandonnés en cours de route démontrent l’absence totale de concertation et de conception de projet.
Bien au contraire, le gouvernement donne l’image de naviguer à vue. Le recours abusif à la loi des finances complémentaire en est le meilleur exemple quant à l’absence de vision.
A quoi sert le département de la planification et des statistiques? Censé coordonner l’ensemble des états qui permettent aux ministères, notamment ceux techniques, de faire des prévisions et des prospectives sur le travail à mener à long terme. Tout cela reste dans le domaine du seul possible.
Le département est loin de jouer son rôle. Le secrétariat d’Etat en charge du secteur est devenu une machine de consommation du budget de l’Etat.
Les observateurs ne voient aucune utilité quant à l’existence d’un tel portefeuille. Il n’y a pas que ce secteur. Celui de la communication brille également par son mutisme. Le département de la communication a appris à ne plus communiquer. Peu importe les événements, c’est le silence radio qui prime.
Malgré les moyens consentis et les nouvelles stratégies de télécommunication, la communication fait toujours défaut au sein du gouvernement. Bref, faut-il dès lors trop s’appesantir sur les dysfonctionnements des services gouvernementaux quand très peu est fait pour les rendre compétitifs et toujours présents sur le terrain.
Lu sur L’Expression