Béjaïa : de la bière pour les oueds

Redaction

L’Entreprise portuaire de Béjaïa (EPB) s’apprête à se débarrasser d’une importante quantité de bière impropre à la consommation, entreposée au port depuis 2005, date de son importation.

Le contenu de 12 millions de bouteilles de bière sera déversé dans plusieurs rivières de la wilaya et son emballage récupéré. «Je ne connais pas encore le lieu exact, mais ce ne sera pas dans l’oued Soummam parce qu’il est déjà saturé. Il faut savoir en tout cas que ce produit est inoffensif», nous dit Djelloul Achour, le PDG de l’EPB. «Nous sommes obligés de détruire cette marchandise, mais nous prendrons toutes les précautions pour vider les bouteilles», rassure-t-il.

L’EPB hérite ainsi d’une importante opération qui nécessitera de gros moyens, notamment pour le transport de ces millions de bouteilles importée dans 198 conteneurs. Après avoir abandonné sa marchandise au port de Béjaïa, l’importateur a tout simplement disparu. «C’est malheureux, parce que cette opération de destruction doit incomber à l’importateur, mais en son absence la réglementation veut que ce soit les autorités portuaires qui s’en occupent», déplore le PDG de l’EPB.

Le choix des oueds semble avoir présidé le souci d’éviter toute récupération du reste de la marchandise, si celle-ci serait détruite dans des décharges publiques, comme cela s’était passé justement dans la décharge de Boulimat. Le même souci a dicté à l’EPB la solution de détruire, tout récemment, 1100 tonnes de sucre périmé en le mixant au préalable à des matériaux de construction avant de procéder à son enfouissement. Ces opérations de destruction décharge l’EPB d’un lourd fardeau qui encombre l’enceinte du port. Il y a une année, c’est un navire saisi, mouillant au port depuis de longues années, qui a fini par être coulé au large après d’infructueuses tentatives de le proposer à la vente aux enchères.

D’autres marchandises non moins encombrantes moisissent depuis longtemps au port. Ce sont 504 conteneurs de lentilles, de pois chiche,… importés pour certains depuis 10 ans, qui sont à détruire. Par conséquent, «la grande quantité de bière déversée dans les oueds de la région de Béjaïa aura des conséquences sur la faune et la flore, estime un expert sous le couvert de l’anonymat. Il ne faut pas oublier que la bière est fabriquée à partir de composés chimiques qui, une fois déversés dans les oueds, auront des effets néfastes sur les espèces marines, surtout si les oueds sont en contact avec un milieu marin».

 Lu sur El Watan