Ahmed Ouyahia fait encore parler de lui ces derniers jours, après une brève éclipse de la scène politique depuis sa démission de son poste de secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND).
L’ex-Premier ministre serait vraisemblablement sur le point de reprendre son bâton de pèlerin et réinvestir la scène nationale en prévision des prochaines échéances politiques. En effet, des militants du RND de plusieurs wilayas exhortent Ouyahia à annoncer sa candidature en prévision de la prochaine élection présidentielle. Il s’agit d’une pétition signée par un nombre important de militants dans plusieurs grandes wilayas du pays à l’instar d’Alger, Sétif, Oran et Constantine. Les signataires assurent l’ex-SG de leur parti, de leur soutien indéfectible dans cette bataille électorale.
Loin d’être fortuits, ces appels à candidature balisent le terrain pour le grand retour d’Ahmed Ouyahia sur la scène, lui qui n’avait jamais tu ses prétentions présidentielles. Aussi coïncident-ils avec l’exacerbation de la crise intestine qui mine le RND, où le torchon brûle entre la direction intérimaire incarnée par Abdelkader Bensalah et le mouvement de redressement chapeauté par Yahia Guidoum.
Ce dernier reproche fait justement à la direction actuelle de » rouler » pour le compte de l’ancien SG, en reconduisant avec force les anciens cadres et militants toujours fidèles à Ouyahia dans la majorité des instances dirigeantes du parti. Autrement dit, bien que sa candidature à l’élection présidentielle soit très contestée au sein du RND, rien ne semble lui barrer le chemin en ce sens, qu’il incarne le personnage charismatique du parti d’envergure nationale.
A présent que la candidature d’Abdelaziz Bouteflika, longtemps hospitalisé en France, pour un quatrième mandat est quasiment improbable, la piste Ouyahia fera certainement couler beaucoup d’encre, à moins d’un scénario à la » Benflis » en 2004.
En plus d’Abdelaziz Belkhadem, lui aussi en disgrâce au FLN, Ouyahia représente un présidentiable potentiel au vu de son capital expérience et ses dispositions gouvernementales largement suffisantes pour pouvoir assumer la Magistrature suprême. N’a-t-il pas dit que devenir président de la République est une rencontre entre une personnalité et son destin en guise de réponse à ses prétentions présidentielles, alors qu’il était Premier ministre en exercice.
La candidature d’Ahmed Ouyahia fera de l’ombre à plusieurs autres candidatures bien que certains aient déjà annoncé leur participation à l’image d’Ahmed Benbitour, de Moussa Touati et de quelques Algériens de la diaspora.
D’ailleurs, la scène nationale commence à vibrer au rythme d’une propagande balbutiante autour du grand retour annoncé de l’ex-Premier ministre et de cette image que l’on veut cultiver dans les esprits, comme étant le candidat du consensus national. Ceci dit, la scène commence à s’emballer en perspective de la prochaine joute présidentielle. Un réveil un peu tardif au vu de la confusion et l’expectative qui prévalent sur la scène rendant très difficile quelque pronostic. La situation s’éclaircit à mesure que l’année en cours s’écoule.