«Les associations à caractère religieux qui étaient régies par la loi sur les associations de 1990, et qui ont donc, longtemps profité d’un vide juridique en la matière, sont actuellement régies par un texte législatif distinctif, promulgué en décembre 2012, conférant au ministère des Affaires religieuses et des wakfs l’autorité de gestion et de contrôle de ces associations », a indiqué hier dimanche l’inspecteur général au ministère des Affaires religieuses M. Med Aïssa au micro de la Chaîne 3.
Précisant que les deux textes réglementaires institués par les départements des Affaires religieuses et de l’Intérieur régissent aussi les associations religieuses autres que musulmanes, M. Med Aïssa a mis en exergue l’avancée en terme de liberté du culte en Algérie puisque « les associations religieuses non musulmanes peuvent aujourd’hui exercer sur simple autorisation du ministère des Affaires religieuses alors qu’auparavant c’était le ministère de l’Intérieur seul qui donnait un avis préalable à l’exercice légal de ces mêmes associations ».
Indiquant que le prosélytisme est puni par la loi en Algérie, qu’il soit musulman ou non, l’inspecteur général du ministère des Affaires religieuses et des wakfs a néanmoins expliqué que la liberté de conscience en Algérie est garantie, pour peu que les lois de la République soient scrupuleusement respectées », a-t-il estimé, avec cette « nouveauté, celle d’interdire d’accès au territoire national tout prédicateur étranger constituant un danger pour notre société ».
Interrogé sur le non respect du référent religieux national, à savoir le rite malékite, et l’apparition d’autres rites comme le Ahmadisme (originaire de l’Inde), le salafisme, le wahhabisme, le chiisme, le takfir et autres, l’invité de la radio a expliqué qu’il s’agit là de « sectes ultra-politiseés étrangères à notre religion ancestrale, avec le risque qu’elles soient inféodées à des pays étrangers, notamment le sionisme international », a-t-il souligné.
Le risque que ces sectes « récupèrent les marginaux de la société algérienne est mesuré à sa juste valeur, avec des moyens mis en oeuvre pour lutter contre ces courants anarchiques n’ayant aucun lien avec notre référent religieux national », a encore expliqué M. Med Aïssa, ajoutant que « si le salafisme est surtout représenté dans certains courants politiques, le chiisme en Algérie se manifeste sous la forme d’associations à caractère culturel ou encore caritatif ».
Citant l’exemple de la récupération de certains étudiants, lycéens et même des collégiens sous couverture de cours de soutien par le courant ahmadiste comme c’est le cas à Boumerdès, Oran ou encore Oum El Bouaghi, l’invité de la Chaîne 3 a rappelé que l’Etat « connaît ces courants dangereux et travaille à les bannir de la société algérienne, y compris le salafisme takfiriste qui active surtout dans les campus universitaires».
Estimant que le salafisme takfiriste est « un danger pour tout le Maghreb arabe, le représentant du département de Bouabdellah Ghoulamallah a expliqué qu’un « travail de formation des imams est en cours pour justement lutter contre ces sectes qui s’installent d’une manière sournoise en Algérie, avec ce danger avéré de constituer une menace pour la sécurité du pays ».
Avec près de 16.000 associations à caractère religieux recensées en Algérie contre 14.000 mosquées réparties sur le territoire national, l’invité de la radio a indiqué à ce titre que 1790 mosquées sont en cours de construction en Algérie.
Le rôle de la Grande Mosquée d’Alger, le contrôle des salles de prière dans les campus universitaires et autres quartiers, la promulgation prochaine d’un texte législatif régissant la construction des nouvelles mosquées avec une sorte de numerus clausus qui sera désormais appliqué, l’instauration d’une mosquée-pilote par wilaya, daïra et commune ont été les autres points débattus par l’inspecteur général du ministère des Affaires religieuses.
Lu sur Le Quotidien d’Oran