Trois conteneurs contenant des déchets radioactifs en provenance de Chine ont été découverts au port d’Alger. L’opération d’importation a été réalisée par une entreprise algérienne. Le trafic serait organisé dans le cadre d’un réseau international spécialisé dans le transfert de produits dangereux vers les pays africains.
Une grande quantité de déchets radioactifs sous forme de pierres a été découverte, le 9 avril 2013, par les services des douanes du port d’Alger. Les roches étaient stockées dans trois containers de vingt pieds en provenance de Chine. Selon une source au fait de cette affaire, les douaniers du port d’Alger ont fait cette découverte au cours d’une inspection de routine.
Les containers avaient été saisis pour fausse déclaration. «Les douaniers ont signalé avoir découvert des pierres de différentes tailles et de différentes couleurs. Les analyses réalisées sur des échantillons ont confirmé le caractère radioactif de ces roches», note notre source. Suite à cette confirmation, la police judiciaire du port d’Alger s’est autosaisie de ce dossier. «Les premiers éléments de l’enquête révèlent que les trois containers ont été importés par un opérateur algérien. Une entreprise unipersonnelle (Eurl) dont le propriétaire porte les initiales T. N. La marchandise a été chargée au port de Qingdao, un des plus importants de Chine, à bord du Nicolas. Ce navire, battant pavillon Antiguais, avait fait escale à Malte avant de rallier Alger.» C’est donc une affaire unique en son genre et particulièrement dangereuse à laquelle sont aujourd’hui confrontés les services de sécurité. En effet, les enquêteurs travaillent actuellement sur la piste d’un important réseau de trafic de déchets radioactifs d’envergure internationale. L’objectif de ses initiateurs consiste à transporter puis à disperser sur le continent africain des substances radioactives produites dans des pays développés. Cette découverte semble indiquer que l’Algérie sert de «poubelle nucléaire». Mais dans le cas présent, l’origine de ces pierres n’a toujours pas été déterminée. Il est possible qu’elles proviennent d’un site situé sur le territoire chinois.
Il est également possible qu’elles proviennent d’un autre pays asiatique. Pour l’heure, des analyses complémentaires sont effectuées au niveau du port d’Alger. Cette affaire démontre aussi que certains importateurs algériens sont aujourd’hui capables de mettre en danger la santé de leurs concitoyens pour des intérêts financiers. Reste maintenant à savoir si les autorités ont les capacités de faire face à ce trafic d’un genre nouveau. Plusieurs programmes visant à renforcer les capacités des services de sécurité et de l’administration des douanes ont été engagés ces dernières années. L’un d’eux a été lancé en partenariat avec des agences des Etats-Unis d’Amérique. Au mois de janvier 2013, une réunion de coordination avait regroupé à Alger des responsables des deux pays.
Lu sur Le Soir d’Algérie