Egypte: Le fils d’un membre du parti islamiste au pouvoir lynché jusqu’à la mort

Redaction

Le fils d’un membre du parti islamiste au pouvoir en Egypte a été lynché par une foule après avoir tué un homme lors d’une dispute. L’adolescent, âgé de 16 ans, était accusé d’avoir fait usage d’une arme à feu après une dispute avec un homme, tuant jeudi un passant et en blessant un autre à al-Qattaouiya, dans le gouvernorat de Charquiya (delta du Nil).

Le jeune homme, fils d’un responsable local du Parti de la Liberté et de la Justice (PLJ), s’est ensuite réfugié chez lui et a lancé des pierres avec sa famille sur la foule qui encerclait leur domicile en criant vengeance, blessant mortellement un homme à la tête.

La police a tenté d’évacuer l’adolescent et les membres de sa famille mais la foule, qui a aussi mis le feu à la maison, s’est emparée de lui avant de le lyncher. Le jeune homme « a été agressé puis traîné sur 500 mètres jusqu’à sa mort », a dit sur sa page Facebook le PLJ, dont est issu le président Mohamed Morsi. « L’incident n’a aucune portée politique », a assuré le parti en appelant à la retenue.

Une source de sécurité a toutefois affirmé que la dispute avait été provoquée par des commentaires hostiles aux Frères musulmans sur le réseau social Facebook, une version reprise par la presse locale. « Tragédie à Charquiya en raison de critiques contre les Frères », titrait samedi le quotidien indépendant Al-Masri Al-Yom, tandis qu’Al-Chourouq, également indépendant, parlait d’un « conflit politique qui a commencé avec une attaque contre le président de la République sur Facebook ».

Les Frères musulmans et leur parti sont la première force politique d’Egypte. Leur candidat Mohamed Morsi est devenu le premier président islamiste et civil d’Egypte en juin 2012, mais il fait face depuis son élection à des vagues de contestation parfois meurtrières. Plusieurs lynchages ont été rapportés ces derniers mois, illustrant la dégradation de l’ordre public après la révolte de début 2011 qui a chassé le président Hosni Moubarak. En mars, des habitants d’un village ont battu et pendu un homme accusé de vol de voiture. Quelques jours plus tôt, deux voleurs présumés avaient été tués par une foule puis exposés au public pendus par les pieds.

Lu sur : lefigaro.fr

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