Candidat malheureux en 2004, à qui le contrôle du FLN, cette formidable machine électorale, avait également été retiré à la même époque, Benflis aurait donné son accord pour se présenter à ce scrutin, cela quelles que soient les conditions et les circonstances.
Changement d’attitude, qui en dit long sur la situation d’expectative et d’attentisme, chez l’ancien candidat malheureux face à Bouteflika en 2004. Nous apprenons, en effet, de sources très proches d’Ali Benflis, que celui-ci aurait quasi «officiellement» donné son accord pour être candidat aux prochaines élections présidentielles, cela sans aucune condition.
Benflis, on s’en souvient, depuis sa mésaventure de 2004, s’était tenu en retrait de la vie politique, refusant de faire la moindre déclaration, après la toute dernière, faite en 2004, durant l’université d’été du RCD qui avait eu lieu à Tipaza.
Aigri, certes, mais loin d’être «émoussé», Benflis aurait été convaincu par ses nombreux partisans de se jeter dans la mêlée. Il aurait ainsi accepté de se préparer, et même de faire une annonce officielle concernant son intention de se porter candidat dans les toutes prochaines semaines.
Nos sources, qui rappellent que son ancienne permanence, sise à Ben Aknoun, a déjà été discrètement rouverte et que du matériel informatique et d’impression y a déjà été installé ainsi qu’une permanence pour gérer le flot des visiteurs qui viennent aux nouvelles, ajoutent que Benflis reçoit également chez lui, depuis quelques semaines déjà, de nombreuses visites, dont certaines faites par plusieurs acteurs politiques et/ou institutionnels de premier plan en Algérie.
Et ce n’est pas pour rien, non plus, que l’actuel «patron» par intérim du FLN, Abderrahmane Belayat, qui refusait ostensiblement de convoquer le comité central (CC) à la hâte, avant que toutes les conditions ne soient réunies et que le président Bouteflika (également président d’honneur de l’exparti unique) ne soit rentré, vient brusquement de faire volte-face.
Pour lui, en effet, cette session, particulièrement déterminante pour la suite des évènements, et qui peut même sceller le sort du scrutin présidentiel à venir, a toutes les chances d’avoir lieu avant le mois de Ramadhan prochain, c’est-dire avant la fin du mois de juin courant, ou au plus tard dès les tout premiers jours du mois de juillet.
Or, nos sources expliquent ce brusque empressement par le fait que les pro- Benflis, qui faisaient jusquelà profil bas au niveau du CC-FLN, ont eux aussi repris du poil de la bête et ont commencé quasi ouvertement à battre le rappel de leurs troupes. Belayat, qui ne porte pas particulièrement Ali Benflis dans son coeur, tente ainsi de court-circuiter cette démarche et d’empêcher qu’un cadre proche de cet ancien chef de gouvernement ne prenne le contrôle du FLN via la voie des urnes.
C’est une véritable course contre la montre qui est engagée contre ce camp, en train de tenter de convaincre plusieurs membres du CC de retourner leur veste en faveur de Benflis en expliquant à qui veut les entendre que celui-ci est donné «favori» lors des prochaines élections présidentielles, et qu’il est donc préférable de lui prêter allégeance dès à présent.
La prochaine confirmation de la décision que vient de prendre Ali Benflis sera celle du premier candidat sérieux à ce scrutin très important au moment où nous apprenons, de sources très sûres, que la santé du président Bouteflika s’est très nettement améliorée, même s’il reste quelque peu affaibli.
C’est ainsi que la circulation qui avait circulé, concernant le fait qu’il pourrait s’adresser à la nation le 5 juillet prochain, n’est sans doute pas dénuée de fondement. Les mêmes sources précisent que d’ici à cette date, le chef de l’État devrait être rentré, et devrait s’être montré au peuple… Le temps des grandes, des très grandes manoeuvres donne l’air d’avoir bel et bien commencé…
Lu sur Courrier d’Algérie