Le dernier délai pour le dépôt des offres fixé au 15 septembre. Après moult péripéties et promesses d’introduction de cette technologie de la téléphonie mobile, l’Algérie est l’un des pays qui accusent un énorme retard en Afrique et même dans le monde.
C’est d’ailleurs à juste titre que le World Economic Forum (WEF) a classé l’Algérie comme un des « mauvais élèves » en matière de généralisation des technologies de l’information et de la communication dans son dernier rapport. Mais, à la fin, il semblerait que la machine s’est ébranlée et que l’introduction de la 3G ne sera qu’une question de temps.
Hier mercredi, l’ARPT, le gendarme des télécoms en Algérie, a annoncé que la date limite pour le dépôt des offres concernant la téléphonie mobile de troisième génération (3G) est fixée au 15 septembre prochain. La date limite pour le dépôt des offres pour la téléphonie 3G est « fixée au 15 septembre prochain », a déclaré au Quotidien d’Oran le chef de département communication à l’ARPT, Amar Ingrachen. Il a précisé que l’opération d’études des offres « prendra donc un mois », l’opération d’attribution des licences est prévue le 15 octobre.
M. Ingrachen a souligné, par ailleurs, que les trois opérateurs de téléphonie mobile présents sur le marché algérien ont tous les trois retiré le cahier des charges. Le montant d’une licence de 3G est supérieur à 30 millions de dollars, selon des indiscrétions. A l’ARPT, on a précisé au Quotidien d’Oran que pour le moment, le « contenu de ce cahier des charges reste encore confidentiel ».
M. Ingrachen a souligné, par ailleurs, qu’en principe, « la 3G sera opérationnelle en Algérie à partir du début du mois de décembre ». Le type de licences qui sera octroyé aux opérateurs sera en fait celui pour les normes spécifiques à la 3G et la 3G+, a-t- il encore précisé, affirmant que pour le moment « la 4G n’est pas encore envisagée ».
Mais, avant le début du mois de décembre où les détenteurs de smartphones notamment pourront surfer sur la toile à partir de leurs terminaux avec une puce 3G, que de temps perdu, et de chemin parcouru. Au départ, il y avait le grand handicap, du moins présenté comme tel par le ministre de la Poste et des TIC, puisqu’il fallait attendre la fin de l’opération de rachat de Djezzy (PTA-Algérie) pour lancer le processus.
Or, les négociations menées par l’Etat algérien avec les propriétaires de OTA, le milliardaire égyptien Sawiris propriétaire de la maison mère (Orascom télécoms Holding OTH) échouent et Sawiris vend la majorité de ses actions dans Wind, qui détient une partie du capital d’OTH au russe Vimplecom, qui demande un peu plus de 7 milliards de dollars pour se délester d’OTA. Bref, jusqu’à présent, l’écheveau n’est pas encore démêlé.
En interne, M. Benhammadi Moussa, le ministre de la Poste et des TIC, a fait à plusieurs reprises entre 2011 et jusqu’au printemps 2013 des annonces de l’introduction imminente de la 3G, pour se rétracter quelques jours après. Au mois d’avril dernier, il disait ceci :
Le retard du lancement en Algérie de la téléphonie mobile de troisième génération (3G) est dû au report de l’acquisition de l’opérateur Djezzy et non pas à une prétendue crainte du Printemps arabe. Je peux vous assurer que le retard qu’accuse le lancement de la 3G incombe uniquement au report de l’achat de l’opérateur mobile Djezzy. Cela n’a aucun rapport avec une prétendue crainte du Printemps arabe. L’Etat ne veut pas priver l’opérateur de téléphonie mobile Djezzy, qui compte actuellement plus de 17 millions d’abonnés, du marché de la 3G et a donc décidé de reporter l’opération pour l’intérêt général.
M. Benhamadi reconnaîtra en fait « avoir annoncé, à plusieurs reprises, des dates pour le lancement de la 3G, mais cela dépend entièrement de l’achat par l’Etat de l’opérateur Djezzy. » Le flou va encore persister au mois de mai 2013 lorsqu’il annonce « qu’on ne peut avancer une date précise pour le lancement de la téléphonie de troisième génération en Algérie tant que le dossier relatif à l’achat de l’opérateur Djezzy n’a pas encore été réglé. »
Entretemps, un conflit sérieux sur ce dossier marque les relations entre le ministère et l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT), seul habilitée à accorder les autorisations d’exploitation des licences 3G.
On en restera là jusqu’à la fin du mois de juillet dernier lorsque M. Benhamadi annonce qu’un décret ministériel sera publié le 1 août (2013) qui va lancer le marché de la 3G avec la publication de l’appel d’offres au journal officiel. Fin des péripéties de la 3G en Algérie, qui compte un peu plus de 36 millions d’abonnés à la téléphonie mobile et plus de 11 millions d’utilisateurs de l’Internet haut débit et via le mobile ?