Coumba Coulibaly, 19 ans, étudiante en langues orientales: « L’hésitation sur le jour du début m’a beaucoup énervée. Quand j’ai enfin su que c’était bien le 10, je me suis apaisée pour commencer, j’étais contente. Et tout c’est bien passé, je ne l’ai pas trouvé particulièrement dur cette année. Je me sens bien spirituellement pendant le mois de jeûne. L’Aïd, c’est le jour où l’on espère que Dieu agrée notre jeûne et que nos pêchés soient pardonnés. Autrement, je ne fais jamais de fête particulière. Mes parents appellent les membres de la famille pour leur souhaiter une bonne fête. On partage quand même quelques pâtisseries orientales entre amis. »
Habiba Hellegouarch, stagiaire au ministère de l’Intérieur: « Au moment de rompre le jeûne, c’est un véritable plaisir de boire de l’eau. M’hydrater est quasiment la seule chose que j’ai faite ces soirs de ramadan. Je n’avais pas tellement envie de manger avec ces fortes chaleurs. C’est aussi la première fois de ma vie que je passe le mois du ramadan avec mon mari qui n’est pas musulman. Il accepte mes choix et me soutient même, en faisant lui aussi certains jours de jeûne avec moi. L’Aïd est une belle occasion pour faire le point sur ce qu’on a accompli durant le mois de Ramadan. Si on a réussi à tenir le coup, on est fier et on se sent bien. La dimension familiale est aussi forte: on se réunit en famille, on déguste un bon repas tous ensemble, on voit les enfants grandir. On resserre les liens dans une société qui nous impose bien souvent un éloignement avec la famille. »
Axelle Vaillat, 35 ans, auxiliaire puéricultrice: « La première semaine a été difficile. Mais, une fois que le corps s’est adapté, ça se passe bien. En ces mois de chaleurs d’été, le plus dur est de ne pas pouvoir boire. A mon travail, je faisais des siestes pendant que mes collègues allaient déjeuner. Cela me permettait de récupérer. L’Aïd, c’est comme le début d’une nouvelle année. On espère repartir sous de bons auspices grâce à l’impulsion positive du jeûne pendant le ramadan. Je le passe en famille, plus particulièrement avec ma belle-famille. J’emmène aussi mes enfants à la mosquée pour la prière du matin à neuf heures. «
Roza Gacem, 56 ans, assistante maternelle: « C’était très dur parce que le jeûne commençait très tôt le matin et finissait tard le soir. Je dois prendre des cachets à heure fixe pour ma thyroïde en temps normal et le fait de les avoir décalés a provoqué chez moi une fatigue importante. Mon médecin m’a dit d’arrêter le jeûne. Je le rattraperai quand il fera moins chaud. Le jour de l’Aïd, les gens vont à la prière du matin, à neuf heures. Elle a lieu dans toutes les mosquées. Pour ceux qui cuisinent, on confectionne des pâtisseries qu’on offre à ses proches. C’est un jour de partage.
Ali Gacem, 66 ans, retraité: « J’ai passé le début du ramadan en France et la fin en Algérie. En France, c’est plus dur car tout le monde mange à l’extérieur. En Algérie, pratiquement tout le monde observe le jeûne, c’est moins difficile de tenir. L’inconvénient est qu’il fait beaucoup plus chaud qu’en France. A titre de comparaison: l’Aïd, c’est un peu Noël en France. Chacun rend visite à sa famille, on se réunit, on offre des cadeaux aux enfants. Parfois la fête s’étale sur plusieurs jours, le temps de voir tout nos proches. »