GL Events soupçonné de corruption en Algérie : L’enquête

Redaction

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Voilà plusieurs semaines que Lyon Capitale travaillait sur cette information. Et l’actualité s’est subitement accélérée ces dernières heures. Le site Tout sur l’Algérie révèle une liste de onze sociétés étrangères soupçonnées de corruption par les autorités algériennes, dont le Lyonnais GL Events. Nous avons rencontré le patron de GL Events, Olivier Ginon, il y a quelques jours : il affirmait ne pas connaître le dossier et n’avoir jamais entendu parler de corruption. L’affaire sera jugée à Genève à la fin de l’année 2013. Nos informations.

L’Algérie n’avait pas de parc d’expositions digne de ce nom alors que le pays devait accueillir en 2010 le Congrès mondial du gaz. Un événement qui a lieu tous les trois ans. Alger va débourser un demi-milliard de dollars pour édifier à Oran un parc d’expositions monumental afin d’accueillir ce congrès, qui dure seulement trois jours… Un contrat est signé avec GL Events, non seulement pour l’organisation du Congrès mondial du gaz, mais également pour l’exploitation du parc d’expositions sur une durée de dix ans. C’est avec la Soprep, une filiale de la Sonatrach, que GL Events a signé son contrat.

Problème, la Soprep s’est retrouvée au cœur d’un immense scandale de corruption et de malversations avec plusieurs entreprises internationales. Ces scandales vont mettre en cause Chakib Khelil, l’ancien ministre algérien de l’Énergie, suspecté d’avoir touché des pots-de-vin et d’avoir utilisé la Soprep pour financer des voyages privés engageant des sommes colossales. Des entreprises espagnoles et italiennes seront prises dans l’engrenage de la corruption, qui a éclaté en marge de la construction et du coût faramineux du parc des expositions d’Oran. Du coup, tous les contrats signés avec la Soprep ont été remis en cause, y compris celui de GL Events.

Contrat sur mesure

La Sonatrach reprochant à la société lyonnaise d’avoir fait réaliser des prestations par d’autres sociétés du groupe GL Events pour 400 000 euros et d’avoir bénéficié de contrats de gré à gré faits sur mesure. “Une petite partie des prestations a en effet été réalisée par GL Services, car il était impossible de trouver des prestataires en Algérie”, argue Pierre Arvis, en charge du dossier algérien chez GL Events. Cependant, les dirigeants de GL contestent avoir eu affaire directement à la Sonatrach ou à la Soprep, et disent avoir été en relation avec une filiale de la Soprep, le CCO, société administrant le parc des expositions d’Oran. La gestion du parc a donc été retirée à GL Events, qui a saisi le tribunal arbitral de Genève pour résiliation abusive de contrat. Le préjudice d’image et de résiliation abusive s’établirait autour de 16 millions d’euros. L’audience est prévue le 15 décembre prochain à Genève.

Lu sur Lyon Capitale