Les malades tirent la sonnette d’alarme. De nombreux médicaments sont indisponibles, ou difficilement trouvables, dans les pharmacies algériennes.
De nombreux médicaments destinés aux traitements d’infections, de douleurs et autres pathologies ainsi que certaines pilules contraceptives enregistrent actuellement, une rupture de stock ou ne sont disponibles qu’en quantités limitées, de manière très irrégulière au niveau des officines.
La liste des médicaments peu disponibles ou carrément absents au niveau des pharmacies est longue, a alerté une source du secteur pharmaceutique. Mais ce problème est récurrent et certains médicaments sont indisponibles depuis deux ans.
Une pédiatre oncologue exerçant au niveau du Centre Pierre et Marie Curie de lutte contre le cancer, nous a parlé de l’absence de la morphine pour soulager les enfants cancéreux depuis au moins deux ans. Selon une source proche du secteur pharmaceutique, les malades qui souffrent de certaines douleurs inflammatoires sont obligés de supporter leur mal car les médicaments ne sont pas à la disposition des personnels soignants.
La même source a cité plusieurs médicaments tel Nitroxoline, prescrit pour les infections des voies urinaires, l’anti-inflammatoire Diclofenac injectable, l’anti-inflammatoire Metothrexate indispensable pour certains grands malades et le Carbimazole (médicament pour le goitre).
La même source évoquera aussi Gaviscon, sirop prescrit pour le traitement symptomatique du reflux gastro-oesophagien, Maalox en sirop, Vitaform (multivitamine en gouttes fabriqué par le groupe pharmaceutique Saidal), Fungizone solution pour aphtes (surtout pour les nourrissons), Rifamycine pommade ophtalmique, gomme Sterculia Normacol ou Kaologeais (granulés pour intestins) prescrit pour le traitement symptomatique de la constipation, Medrol en comprimés pelliculés à 4 et 16 mg (corticoïde), Minidril, Mercilon, Ovestin en comprimés et ovules.
La pilule de contraception Diane 35 est également indisponible. Bien que ce médicament soit retiré du marché français, le ministère algérien de la Santé n’a pas informé sur son éventuel retrait du marché. Les pharmaciens n’ont rien reçu du ministère à ce sujet, note un pharmacien d’officine. D’autres médicaments prescrits pour les douleurs comme le Spasfon injectable, connaissent une grande rupture depuis presque deux ans.
Celui-ci est un antispasmodique d’urgence (DCI : phloroglucinol), a expliqué notre source, poursuivant que ce médicament est fabriqué en Tunisie tandis qu’« un pays aussi grand que l’Algérie est incapable d’assurer sa disponibilité ». Le manque de ce médicament sur le marché est « grave », s’inquiète notre interlocuteur, surtout que le ministère de la Santé n’a pas procédé à son remplacement, obligeant les citoyens à se le procurer de Tunisie.
D’autres médicaments sont également peu disponibles comme les antibiotiques injectables Amoxicilline, Oxacilline et Gentamycine, et les corticoïdes injectables Kenacort, Diprostene, Celestene Chronodose. La crème contre les brûlures «Biafine» n’est pas disponible non plus.