L’Algérie compte 4100 millionnaires : l’accumulation par la « ch’kara »

Redaction

Ainsi donc, l’Algérie compterait 35 milliardaires et 4100 millionnaires, selon une récente étude de New World Wealth (NWW).

Le système économique moderne, tel qu’on le connaît, a commencé vers la fin du 18 è siècle et la bonne moitié du dix-neuvième, par une période dite pré-capitalisme, et qui consistait en l’accumulation du capital. Cette période englobe aussi les grandes conquêtes coloniales, en Asie, en Afrique et en Océanie, par le pillage des ressources des pays colonisés, leur acculturation, leur cantonnement, aux prix de génocides iniques, comme avec les Indiens d’Amériques et même en Algérie, qui est l’une des colonisations les plus sauvages et les plus barbares.

Il a fallu des Ben M’hidi, des Benboulaid, des Didouche Mourad et des Krim Belkacem pour libérer ce pays et bouter dehors les Bigeard et les Salan ! Et tous les tortionnaires qui leur ressemblent (voir le beau livre d’Henri Alleg sur la torture, la question). Bref, en 1962, il fallait construire une économie nationale, non dépendante de la mainmise coloniale.

De gros efforts ont été faits dans ce sens, avec la mise en place d’infrastructures de base et des complexes industriels… Mais depuis les années quatre vingt, ce vaste et ambitieux programme a été purement et simplement mis aux oubliettes, et on a vu des Algériens se mettre à l’accumulation. Mais alors que l’accumulation pré-capitaliste en Europe et aux Etats-Unis a eu pour effet de construire le véritable libéralisme, basé sur le travail, la transparence et l’innovation, en Algérie on a des capitalistes de la chekra, qui pompent l’argent de la rente, sans rien produire en retour.

Au contraire, on les voit pratiquer un sport bien national, celui du blanchiment d’argent, et au lieu d’aider le pays à réussir le transfert technologique, il sont plutôt champions dans le transfert illicite de capitaux, c’est malheureux, mais c’est comme ça, d’abord parce que ces gens n’ont de nationalistes que le nom, au pays de Boudiaf et de Abane Ramdane. Voilà donc, on sait maintenant que l’Algérie comptait en 2012 pas moins de 4.100 millionnaires, selon une récente étude de New World Wealth.

Ce nombre pourrait atteindre les 5.600 millionnaires en 2020, avec une croissance moyenne de 4,1 %. Dans le top 10 des pays africains qui comptent le plus de millionnaires, l’Algérie occupe la dernière place. Quatre pays du Maghreb figurent dans le top 10 des pays qui comptent le plus de millionnaires en US Dollar sur le continent africain en 2012. Selon les résultats d’une récente étude de New World Wealth, un cabinet de conseil et de gestion de patrimoine basé au Royaume- Uni, la Tunisie occupe la première place au Maghreb avec 6.500 millionnaires, suivie par la Libye (6.400), le Maroc (4.900) et l’Algérie (4.100).

Les premières places du top 10 africain sont occupées par l’Afrique du Sud avec ses 48.800 millionnaires, suivie par l’Egypte (23.000), le Nigéria (15.900) et le Kenya (8.400). L’Angola dispose du même nombre de millionnaires que la Libye (6.400) et la tandis que la Tanzanie enregistre 5.700 millionnaires. Avec cette précision de taille : L’Algérie est le pays du Maghreb qui compte le moins de millionnaires en dollars. Ça veut dire que les pays voisins ont pris une avance sur l’Algérie, parce que nos milliardaires à nous ne sont pas dans le performatif et dans la production, ni dans la pertinence, mais plutôt dans la fuite de capitaux, et c’est dommage.

Lu sur La Tribune des Lecteurs