Selon un rapport du cabinet Deloitte sur «la téléphonie mobile dans le monde arabe», l’Algérie connaît une forte progression, tout en restant le dernier pays à ne pas disposer d’une infrastructure 3G.
En Algérie, la téléphonie mobile se porte bien et ses effets économiques sont perceptibles, avec une contribution espérée à 10 % de la productivité en moyenne dans tous les secteurs.
L’Algérie, avec le Maroc et la Tunisie, a donc participé à une hausse de la création d’emplois directs et indirects dont le volume est estimé à 4 millions de salariés dans le Maghreb. Le marché des appareils de téléphonie mobile et autres accessoires est évalué, quant à lui, à 8 millions d’unités en 2012, pour un volume marchand de 40 millions de dollars.
On compte un prix moyen de 38 dollars par appareil ou accessoire, contre 131 dollars en Tunisie et 17 dollars en Egypte. Cela dit, l’Algérie reste dans la moyenne en terme de type de lignes téléphoniques, avec 80 % de prépayés et 20 % de post-payés. Le rapport en question constate des disparités dans la zone arabe qui, pourtant est au même niveau technologique, mais subit l’absence d’un marché arabe intégré et harmonisé.
Si l’Egypte et l’Arabie Saoudite, premier et deuxième marché en volume d’abonnés représentent à eux deux 40 % du marché arabe (97 et 61 millions d’abonnés), l’Algérie est classée au troisième rang avec près de 40 millions d’abonnés. Le Maroc est 4ème avec 39 millions, suivi par le Soudan, l’Irak et la Tunisie. Le boom du marché algérien et la forte concurrence ont permis une baisse globale des tarifs de 46 % entre 2008 et 2012.
Malgré cela, on subit le retard dans la mise en place de la 3G, puisque l’Algérie est le dernier pays à ne pas en disposer, alors que les pays du Golfe auxquels s’ajoute la Jordanie comptent généraliser la 4G en 2014.
Notre pays est dans la moyenne du marché, avec 3 opérateurs actifs, tandis que le Soudan occupe la première place en termes de diversité avec 5 opérateurs présents dans le marché domestique. Toutefois, l’on prévient contre les perspectives de saturation du réseau.
Comme la demande pour les services mobiles est en hausse, les opérateurs mobiles ont besoin d’avoir accès à des fréquences supplémentaires, qui devraient être libérés d’une manière harmonisée.
Sinon, la région dans son ensemble va commencer à éprouver un manque à gagner dès 2020, notamment dans des pays comme l’Algérie, l’Arabie Saoudite et l’Irak, déjà touchées par des déficits de spectre de fréquences.
Ce point est, pourtant, essentiel, pour tout opérateur mobile, et sa disponibilité est essentielle à la planification du réseau et les décisions d’investissement. Pour ce qui est des opérateurs, à savoir Mobilis, Nedjma et Djezzy, il est noté que ces derniers sont tenus de verser une redevance à un fonds public dédié à cet effet, ce qui souvent représente une part significative du chiffre d’affaires, 3 % du chiffre d’affaires.
Cependant, il n’est pas toujours évident selon l’étude du cabinet Deloitte, que le fonds soit dépensé sur des projets d’infrastructure, et ciblé par exemple vers les opérateurs de réseaux fixes.
Au plan régional, le rapport souligne par ailleurs que les Etats arabes comprennent les marchés les plus matures du Moyen-Orient arabe, dont les économies riches en pétrole des pays du Golfe, et les grands et la croissance des marchés d’Afrique du Nord, avec les pays très peuplés d’Egypte et du Soudan.
La région abrite également une très importante jeune population qui a poussé les récents changements politiques, et sera un élément-clé dans l’adoption de nouvelles technologies mobiles. On considère aussi que la pénétration de la téléphonie mobile ait considérablement augmenté au cours des dernières années et atteint maintenant bien au-dessus de 100 % dans de nombreux pays arabes.
Le secteur des télécommunications a été partiellement libéralisé et la concurrence s’est accrue. Cela a généré un taux de croissance remarquable dans le marché du mobile dans la région, le deuxième plus haut dans le monde après l’Afrique subsaharienne.
Du reste, l’amélioration de l’accès aux services mobiles a apporté des avantages considérables pour les populations des pays arabes, en termes d’impact économique, le soutien à l’emploi social, le développement et la croissance de la productivité dans l’économie.
En outre, l’industrie du mobile représente une alternative intéressante aux activités hydrocarbures dans les pays du Golfe, en contribuant à diversification de l’économie.
L’impact économique estimé du secteur des communications mobiles, s’est stabilisé autour de 5 à 6 % en pourcentage du PIB dans les pays arabes au cours des dernières années, avec un pic en 2009, en raison de la baisse de la croissance dans les autres secteurs, et de la crise financière mondiale.