Le Sheraton d’Oran, pas si « clean » que ça

Redaction

Sheraton Oran

De la viande de brebis et des aliments périmés servis aux clients : le restaurant de l’Hôtel Sheraton épinglé par les agents de la DCP.

La direction du restaurant de l’hôtel Sheraton, a été épinglée par une équipe d’agents de contrôle de la qualité et des prix de la Direction du commerce de la wilaya d’Oran, qui ont relevé plusieurs infractions, a-t-on appris de sources sûres, qui ont indiqué qu’un procès-verbal d’infraction a été établi et un dossier confié à la justice, pour donner des suites à cette affaire de tromperie sur la qualité et d’infraction à la législation en vigueur.

En effet, selon le procès- verbal, les prestations de cet établissement, classé de grand standing, sont loin des normes requises et sont une véritable esbroufe dont sont victimes ses clients.

Les nombreux griefs relevés laisseraient penser à un compte-rendu de visite d’une gargote ou d’un minable boui-boui. Mais ce n’est pas le cas, puisqu’il s’agit de faits pas «clean» relevés dans les cuisines d’un hôtel au label dont le standing dépasse nos frontières.

Ainsi, la visite a permis de découvrir 6 carcasses de brebis, non estampillées conservées pour être servies comme viande d’agneau aux clients. Ces carcasses proviendraient sûrement de l’abattage clandestin puisqu’elles ne portent pas le poinçon des services vétérinaires de la wilaya d’Oran.

Pis encore, les contrôleurs ont relevé un manque d’hygiène flagrant dans les cuisines du restaurant (présence de cafards) où étaient conservés des produits périmés depuis les années 2011 et 2012. Et le registre des griefs ne s’arrête pas là, puisque d’autres manquements ont été relevés le jour de la visite.

Il est reproché également à la direction du restaurant, de stocker dans ses chambres froides des boissons alcoolisées avec des produits alimentaires, ce qui est en totale contradiction avec les dispositions du décret fixant les conditions de stockage des produits alimentaires.

Et dans le registre de la qualité des prestations, les contrôleurs ont remarqué des anomalies à l’instar de traces de brûlures de cigarettes sur la table de nuit d’une suite dont le prix est fixé pour une nuitée à 150.000 dinars.

Concernant la légalité de l’activité de l’établissement, les enquêteurs ont relevé l’absence de déclaration d’exploitation du nouveau directeur, le défaut du registre de commerce, l’absence d’affichage des prix conformément aux lois régissant toute activité commerciale, l’absence d’un règlement intérieur et d’un registre de doléances obligatoire pour ce genre d’établissement.

Ce constat qui fait froid dans le dos, laisse penser que les clients de cet établissement sont les dindons d’une farce de mauvais goût. En effet, comment leur expliquer que la viande d’agneau qu’ils paient très chère, provient en réalité de brebis abattues clandestinement, ou encore que les mets fins qu’ils croient déguster, sont préparés à base de produits périmés. Ce sont là de graves manquements car il est impardonnable pour un établissement de renommée mondiale, d’agir de la sorte.

Finalement, à voir le florilège de griefs relevés par les contrôleurs, laisse penser qu’il est plus sage de consommer un sandwich frites omelette chez le gargotier du coin, plutôt que de se ruiner tout en exposant sa santé au danger en faisant confiance aux plats cuisinés par un établissement classé hors catégorie.

Lu sur L’Echo d’Oran

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