En matière de logement, la culture de mise en conformité commence à voir le jour. Le ministère de l’Habitat a relevé l’un des défis les plus durs dans notre pays : construire dans les normes.
La maison de l’Algérien se veut de plus en plus belle ! L’Algérien construit mieux et licite ! Le constat n’est pas celui d’un simple observateur, mais celui des experts, d’architectes et d’ingénieurs en génie civil. L’Algérien d’aujourd’hui construit correctement et ce n’est pas le fruit du hasard. Il faut dire qu’il y a toute une stratégie derrière. Celle prônée par le ministère de l’Habitat. Cela consiste à aider l’Algérien à se loger, mais surtout se loger correctement. Comment ? Grâce à un programme d’aide nommé « aide à l’autoconstruction » ou bien « aide à l’habitat rural. »
Depuis près de 10 ans maintenant, des centaines de milliers d’Algériens ont bénéficié d’aide financière de la part de l’Etat pour construire leurs « propres maisons. » Un programme qui n’arrête pas de connaître un engouement hors du commun. Tout l’enjeu est là. Pour pouvoir en bénéficier, il faut se conformer aux règles imposées par l’Etat. Et remplir un certain nombre de critères. C’est-à-dire, avoir un terrain sur lequel on peut bâtir, consulter des architectes et ingénieurs en génie civil pour les besoins d’un dossier à fournir, se faire établir des plans et des études. Il faut se faire délivrer un permis de construction tandis que les services techniques sont tenus de superviser la construction au fur et à mesure que les travaux avancent. En d’autres termes, il faut se plier aux lois de la République et répondre aux normes urbanistiques pour pouvoir bénéficier d’une aide à l’autoconstruction.
Voilà, ce que près d’un million d’Algériens ont accepté et voilà comment en sillonnant le territoire algérien l’on constate de plus en plus de belles maisons, de plus en plus de belles architectures, de plus en plus de maisons achevées … Il était temps. Il semble que sur ce plan, le ministère de l’Habitat a relevé l’un des défis les plus durs dans notre pays : construire dans les normes.
Il faut savoir qu’en 2011, les experts architectes ont évalué le nombre de logements inachevés sur le territoire national, à près de 1.200.000 unités. Le ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme évoquait alors le chiffre de 234.154 logements précaires. 560.000 unités de construction dites précaires. S’agissant de bidonvilles à l’état pur, on compterait 92.000 unités, 484.000 sans structures de type précaire. Les constructions à base de terre (notamment dans le Sud (Adrar, Béchar, etc), sont comprises dans un chiffre de 782.000 unités. L’urgence était aussi de sortir de l’illicite. Il fallait une loi.
C’est comme ça que la loi 08.15 du 20 juillet 2008 est née. Elle contient un nombre de procédures pour régulariser la situation des constructions illicites, comme elle exclut de son champ d’application les constructions sur des terrains agricoles, des zones touristiques et des terrains miniers. La loi sur le parachèvement des constructions « permet aux citoyens qui sont dans une situation illégale de rentrer dans la légalité. » Actuellement, le quota des logements ruraux inscrits dans le programme de logement du secteur pour la période 2010-2014, s’élève à 900.000 unités, soit 40% de tout le programme outre les 70.000 unités dont les travaux de réalisation ont été lancés durant l’année en cours.