Mois de Ramadhan : Flambée des prix des produits alimentaires

Redaction

Après trois jours de jeûne, les produits alimentaires de large consommation sont disponibles sur les marchés de la capitale mais les prix des produits agricoles et alimentaires ont subitement augmenté, en dépit de leur disponibilité, a-t-on constaté dans plusieurs marchés de fruits et légumes à Alger tels que celui de Kouba, Ali Mellah (place du 1er  Mai) et Hussein Dey. C’est l’emballement des prix.

La mercuriale prend des ailes, chose, qui semble-t-il, ne dissuade nullement les consommateurs. Ils ont l’habitude d’être confrontés à de telles situations au point de paraître chose « normal » pour eux. Ils disent toujours : « wach n’dirou, c’est ramadhan et il faut manger ».
En ce mois de piété, ne faut-il pas être raisonnable dans ses achats et dans sa consommation, mais aussi avoir une pensée pour ceux qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts ? Mais pour paraphraser une sexagénaire désabusée par les prix affichés : « Tout le monde se plaint, mais tout le monde achète quand même ! »

Les prix des légumes et des fruits varient du simple au double, comme pour la courgette, prisée au mois de ramadhan et proposée au marché de Kouba entre 100 et 120 DA, idem pour la tomate, qui est même cédée au marché de Ali Mellah à 140 DA, alors que la laitue est cédée entre 80 et 100 DA le kg. La pomme de terre a atteint le seuil des 45 à 50 DA, alors qu’elle ne dépassait pas les 35 DA, juste à la veille du mois sacré. L’oignon frôle la barre des 45 DA, alors qu’on le cédait à 15 DA seulement juste avant ce mois béni. La carotte est à 60 DA, les haricots verts à 140 DA et le citron à 250 DA. Petit détail, le fameux bouquet de coriandre, ingrédient essentiel pour la fameuse chorba, a doublé de prix. Il est cédé à 20 DA. Quant aux feuilles de « dioul », indispensables pour les boureks et les briks, elles sont vendues à 60 DA.
Les fruits sont « intouchables » pour les revenus moyens, alors que pour ceux qui ont un faible revenu, mieux vaut ne pas y penser. Les pêches ont atteint 180 DA, les prunes 120 DA, la banane est à 160 DA, les abricots 100 DA, les pastèques à 50 DA, les melons à 90 DA/kg, les cerises à… 900 DA et les figues à 250 DA.
Les abricots secs sont à 750 DA ; quant aux pruneaux, ils sont à 450 DA, raisins secs affichent les 550 DA/kg. Quand à la viande, elle restera l’éternelle protéine nommée désir ! Les prix se sont envolés comme pour ceux du poulet vidé qui a atteint les 400 DA aux marchés Ali Mellah, Kouba et Hussein Dey. Les vendeurs reprochent aux éleveurs cette hausse des prix « ce sont les éleveurs qui sont à l’origine de cette augmentation soudaine. On n’y est pour rien. S’ils nous vendent cher on est obligé de vendre cher pour ne pas perdre nous aussi ». Les consommateurs pris dans cette spirale souhaitent l’intervention des services de contrôle. Mais le comble c’est que cette hausse ne se limite pas seulement au prix du poulet. Elle touche aussi les viandes rouges qui sont cédées à 1.200 DA le kg pour la bovine, alors que la viande ovine dépasse les 1.500 DA/kg ! L’escalope de dinde est cédée, quant à elle, à 700 DA/kg.

Du côté des pouvoirs publics, des dispositions particulières ont été prises pour lutter contre la spéculation et mettre sur le marché les quantités nécessaires pour maintenir le niveau des prix à la hauteur du budget des ménages. Ce dossier des prix et de la disponibilité des produits alimentaires durant ce mois de ramadhan revêt une grande importance pour le gouvernement qui lui a consacré deux réunions successives en deux mois, dont celle ayant réuni le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avec les walis et les membres de son gouvernement.

 

La fièvre acheteuse

Cette avidité des commerçants ne trouve pas des consommateurs réfractaires, il faut bien le dire. Bien au contraire. La fièvre acheteuse qui touche les Algériens est assimilable à des comportements qui frisent parfois l’irrationnel. Eux qui se privent tout au long de l’année, se ruent sur les marchés, comme si l’acte de jeûner ne portait d’autre signification que la consommation à outrance. Tous les marchés sont littéralement envahis.
Il suffit juste de regarder cette entrée du marché Ali-Mellah, ou bien d’autres lieux, totalement bloqués par la foule agglutinée à l’entrée. C’est du moins ce que nous avons constaté, durant notre petite virée dans ces marchés. Le Ramadhan, mois de piété se trouve par la force des choses dévié de son esprit.

 Kafia Ait Allouache

Lu sur El Moudjahid

Quitter la version mobile