Les agents d’entretien (éboueurs) en costume-cravate encaissent le salaire d’éboueur, un travail pénible et difficile, mais se la coulent douce dans des bureaux calfeutrés et climatisés en occupant d’autres postes.
Il y a des éboueurs qui occupent des postes d’agent de bureau, de cadre technique et dans les différents services de comptabilité, d’informatique…”, confie notre source. Cependant, pourquoi l’administration a-t-elle recours à cette pratique illégale ? “À cause du manque de postes budgétaires”, explique un ex-élu.
Pourtant, le Premier ministre Abdelmalek Sellal a inscrit le dossier du service public parmi ses priorités, alors où est la faille ? Les citoyens sont souvent malmenés par des fonctionnaires non qualifiés, recrutés en tant qu’éboueur, gardien, femme de ménage, mais qui assurent des fonctions administratives. “Les premiers pénalisés sont les recrutés eux-mêmes. Ils sont à la merci du responsable. À n’importe quel moment, ils sont sommés d’enlever le costume-cravate et revenir à la case départ, mais souvent ils abdiquent et rendent le tablier après des années de loyaux services dans un poste qui n’est pas le leur”, fait savoir un employé communal.
Qui est responsable de cette situation ? “En fait, c’est le recruteur qui est responsable. Que ce soit la commune, la daïra ou la wilaya pour ne citer que le cas de l’administration locale”, martèle un ex-éboueur.
D’autre part, il faut souligner que des daïras et des communes souffrent du manque de personnel : “Quand un agent de bureau assure trois services, seul, il y a anguille sous roche, et cet état de fait nuit à la qualité du service public”, souligne un citoyen oranais avisé.