L’ancien chef du gouvernement et ex-secrétaire général du Front de libération nationale, Abdelaziz Belkhadem, se présentera aux prochaines élections présidentielles. «Cela ne fait aucun doute», affirme-t-on de bonne source. «Il se présentera même sans garanties», insistera même notre source.
Ses visiteurs se constituent essentiellement de membres du FLN, des plus influents aux plus modestes d’entre eux, de parlementaires, d’anciens et actuels hauts cadres de l’Etat y compris des ministres en exercice, des dirigeants islamistes, singulièrement les chefs de file de la «djazara» et beaucoup d’hommes d’affaires.
«Dans un premier temps, les gens ont pensé que l’homme préparait son retour à la tête du FLN. Mais en réalité, c’est pour le grand rendez-vous de la présidentielle qu’il le fait.» Selon toujours notre source, «il le confiera même à certains de ses proches.
A Amar Saïdani qu’il avait reçu pendant que Bouteflika était encore hospitalisé en France, il aurait même confié que le Président étant gravement malade, rien n’empêchait désormais sa candidature. Et c’est là qu’il proposa un deal à son invité. Belkhadem proposait ce jour-là à Saïdani de l’aider pour s’emparer du poste de secrétaire général du FLN en contrepartie d’un soutien du parti à sa propre candidature pour 2014».
Enfant du système depuis toujours, Belkhadem qui avait occupé des positions éminentes au sein du pouvoir, comme celle de président de l’APN, de ministre des affaires étrangères, de ministre d’Etat, représentant personnel du président de la République, de chef du gouvernement et de secrétaire général du FLN, n’ignore, bien sûr, pas que les choses ne se passent pas de cette manière.
Le FLN ne soutiendra que le candidat du pouvoir, le «bon» candidat, celui qui va gagner l’élection. «Effectivement, acquiesce notre interlocuteur. Mais ce qui intéresse Belkhadem n’est pas de gagner forcément la présidentielle. Outre le fait qu’une participation aux présidentielles lui permettra de renaître politiquement, il y a chez lui comme un sentiment de frustration.
Il n’a jamais admis la manière brutale dont il a été sacrifié par Bouteflika alors qu’il a régné sur la vie politique du pays pendant dix ans, lui qui dirigeait la majorité au Parlement et dans le gouvernement et qui contrôlait de bout en bout le plus grand parti d’Algérie.» Belkhadem agit-il par esprit de vengeance ? «Ce qui est certain est que sa candidature en fera un élément incontournable. Il a fini par se constituer des réseaux redoutables tant au niveau du FLN, du Parlement, de l’administration, et dans le mouvement associatif. Il est également l’un des rares, avec Djaballah, qui pourrait siphonner l’important gisement de voix de l’ex-FIS.»
Ce qui lui conférerait à terme une position idéale pour négocier avec les tenants du pouvoir. Autre indice qui ne trompe pas, les fréquentes visites de Belkhadem à l’intérieur du pays. Dans certaines wilayas, des comités de soutien sont d’ailleurs prêts et n’attendent que le signal du chef pour entrer en action.