Des médias arabes ont donné une information jeudi selon laquelle l’émir du Qatar, cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani, quittera prochainement le pouvoir. Cette information a été confirmée par l’Agence France presse (AFP) hier, citant «des responsables qataris et des diplomates». Cependant, les deux sources avancent des motivations différentes quant au départ du pouvoir de cet émir très contesté par une grande partie de la rue arabe pour le rôle condamnable joué par le Qatar dans la déstabilisation de plusieurs pays arabes et le soutien au terrorisme.
«Le retrait de Hamad Ben Khalifa, l’émir du Qatar, est motivé par une décision américaine», ont rapporté jeudi des médias arabes citant «des sources diplomatiques bien informées». «L’émir du Qatar a été informé, lors d’une récente rencontre avec un haut responsable américain des renseignements, de la décision prise par Washington sur la nécessité qu’il se retire du pouvoir», selon ces médias citant les mêmes «sources diplomatiques».
A en croire ces médias, la défaite cuisante des terroristes, appuyés par le Qatar, face à l’armée syrienne, dans les batailles stratégiques, dont celle d’El Qousseir, constitue l’une des raisons du retrait de l’émir du Qatar.
L’AFP a annoncé hier le départ de cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani qui, selon cette agence de presse, «se prépare à transférer le pouvoir à son fils dans ce richissime Etat gazier (…)».
«Un remaniement ministériel important est également attendu au Qatar, dans le cadre duquel le puissant Premier ministre, cheikh Hamad Ben Jassem Ben Jabr Al-Thani, pourrait perdre son poste ou du moins le portefeuille des Affaires étrangères, selon des sources concordantes», écrit encore l’AFP.
«L’Emir est convaincu qu’il doit encourager la nouvelle génération. Il compte transférer le pouvoir au prince héritier, cheikh Tamim, et effectuer un remaniement ministériel pour nommer un grand nombre de jeunes au Conseil des ministres», a indiqué à l’AFP un responsable qatari qui a requis l’anonymat.
L’AFP ajoute que cheikh Tamim, deuxième fils de l’Emir et de cheikha Moza, sa deuxième épouse, né en 1980, est le commandant en chef adjoint des forces armées et préside le comité olympique. Selon plusieurs sources politiques, le Premier ministre, un cousin de l’Emir, pourrait perdre le portefeuille des Affaires étrangères qu’il détient depuis 1992, voire perdre sa fonction de Premier ministre qu’il occupe depuis 2007, rapporte cette agence de presse.
«Le Premier ministre a joué un rôle important dans la politique étrangère volontariste du Qatar, qui a participé à l’intervention armée en Libye, et soutient activement les rebelles contre le régime du président syrien Bachar Al Assad», note l’AFP. L’Emir, né en 1952, est arrivé au pouvoir en 1995 au terme d’un coup d’Etat mené contre son propre père qui se trouve, actuellement, réfugié en Suède.
L’émir qatari, soupçonné d’être le principal sponsor des «Frères musulmans» et financier du «djihad» dans les pays arabes et musulmans, s’est caractérisé, ces dernières années, par une ingérence sans retenue dans les affaires de nombreux pays arabes et musulmans, encourageant ce qui est appelé «le printemps arabe» et menant, par le biais de la chaîne de télévision du même pays Al Jazeera, une campagne de déstabilisation dans les Etats ciblés par cette monarchie qui, comme en Syrie, n’a pas hésité à armer différentes parties en conflit et faire durer des guerres qui ont, jusque-là, fait un nombre indéterminé de victimes.
Lu sur Le Temps d’Algérie