Retirer l’agrément des concessionnaires automobiles malhonnêtes ?

Redaction

L’Association algérienne de défense des consommateurs monte à nouveau au créneau pour dénoncer les nombreuses infractions commises par des concessionnaires et agents revendeurs de voitures en Algérie.

Jeudi dernier, sur les ondes de la Chaîne 1, Mustapha Zebdi, président de cette association, n’est pas allé par quatre chemins pour demander au ministère de l’Industrie de retirer l’agrément octroyé à certains de ces concessionnaires :

L’Association algérienne des consommateurs a enregistré en 2012 plus de 1.000 infractions commises par les concessionnaires et appelle le ministère à leur retirer les agréments

Plus de 22 types d’infractions commises par les différents concessionnaires automobiles ont été enregistrées par l’association en 2012, selon son président qui précise que le nombre global de ces infractions est de 1.200 qui ont pénalisé les clients de ces concessionnaires.

Devant la répétition de ces infractions, l’Association de défense des consommateurs appelle à l’application stricte de la loi, et particulièrement le décret exécutif 07/390 qui indique qu’en cas de récidive de ces infractions, le ministère de l’Industrie est habilité à retirer les agréments (provisoires) octroyés.

« Nous demandons à ce que la loi soit appliquée avec sévérité et que le ministère de l’Industrie rende publics les chiffres sur (ses) interventions » effectuées dans le sens de la protection du consommateur, en sanctionnant les concessionnaires fautifs, a indiqué M. Zebdi.

A plusieurs reprises, cette association de défense des consommateurs avait relevé les multiples écarts des concessionnaires de voitures, notamment des délais de livraison trop longs, un service après-vente insuffisant, des contrats d’achat non conformes, etc. Dans une conférence de presse en 2012, il avait déjà dénoncé ces écarts de la part des concessionnaires automobiles :

Depuis l’entrée en activité de notre fédération fin 2011, nous recevons quotidiennement une dizaine de requêtes de la part de citoyens qui dénoncent l’anarchie et les irrégularités enregistrées dans la commercialisation et le service après-vente de véhicules neufs.

Pour lui, la réglementation régissant l’exercice de l’activité de commercialisation des véhicules neufs doit être « impérativement » revue pour mettre fin aux « nombreuses » infractions commises par « des pseudo-concessionnaires qui, en réalité, ne sont que des importateurs de véhicules neufs ».

En cause : les retards dans les livraisons de véhicules, allant de quelques semaines à quelques années, figurent, a-t-il dit, parmi les plus récurrentes infractions commises par les concessionnaires automobiles activant sur le marché national. « Nous avons enregistré un cas où le client a attendu quatre ans pour recevoir son véhicule qu’il avait pourtant payé à la commande », a-t-il déploré, rappelant que la loi en vigueur fixait le délai de livraison d’un véhicule neuf à 45 jours.

Le responsable de la FAC a également relevé la non-conformité des contrats de vente et bons de commandes délivrés par certains concessionnaires automobiles, qui « souvent ne mentionnent pas les délais de livraison ».

« Pendant que des clients attendent de longues durées pour réceptionner leurs véhicules, des revendeurs se voient livrer rapidement jusqu’à 20 véhicules à la fois pour les écouler sur le marché parallèle et encaisser des bénéfices importants », a fait savoir M. Zebdi dont l’association a stigmatisé le fait que les concessionnaires obligent leurs clients à régler la totalité du prix du véhicule alors que selon la loi, il ne doit payer que les 10% du prix en attendant la livraison de sa voiture. Selon M. Zebdi, les concessionnaires « fautifs » sont les « Français » et les « Coréens ».

Environ 80% des cas d’infraction pour lesquels la fédération est intervenue ont été réglés à l’amiable alors que les 20% restants ont été soumis à la justice. Les importations algériennes de véhicules ont atteint 324,63 milliards de DA, soit environ 4,3 milliards de dollars, durant le premier semestre 2013 contre 276,55 mds de DA à la même période en 2012, en hausse de 17,38%, indique le Centre national de l’informatique et des statistiques des Douanes (CNIS). De janvier à juin 2013, le nombre de voitures importées est passé de 295.113 à 323.321 voitures, en hausse de 9,56%, selon les chiffres des Douanes.

Lu sur Le Quotidien d’Oran

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