Revue de presse : 130 000 miliciens étrangers en Syrie, 10 000 éliminés dont 273 Algériens

Redaction

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Environ 130 000 miliciens armés non syriens appartenant à 49 nationalités sont venus combattre en Syrie, non seulement contre le pouvoir syrien, mais aussi comme cela s’avère ces derniers jours, contre les rebelles syriens eux-mêmes.

Selon l’agence de statistiques américaine PentaPolis, la majorité écrasante de ces miliciens venus des 5 continents du monde rejoignent les groupes extrémistes et se font appeler «djihadistes».

L’agence s’est contentée de mentionner le nombre de miliciens arabes tués, rapportés pas l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, omettant ceux venus des autres régions du monde.

Leur nombre s’élève à quelque 9910. En tête de liste viennent les ressortissants tunisiens, avec 1902 tués. Ils sont suivis par les Libyens avec 1807 tués. Au Maghreb, les ressortissants marocains et algériens comptent respectivement 412 et 273 morts en Syrie alors que les Mauritaniens n’ont enregistré qu’une victime tandis que dans le nord de l’Afrique, l’Egypte, la Somalie et le Soudan comptent respectivement 821, 42 et 3 tués.

Du côté des pays du bassin du golfe Persique, l’Arabie saoudite est celle qui compte le plus de tués, avec 714 morts. Elle est suivie par le Yémen avec 571, viennent ensuite le Koweït (71 morts), Oman (21 morts), les Emirats arabes unis (9 morts) et le Qatar (8 morts).

Or, parmi tous les voisins de la Syrie, c’est l’Irak qui enregistre le plus de miliciens tués, et éventuellement envoyés en Syrie. De par ses 1432 tués, elle se range en troisième position de la liste des pays arabes impliqués dans la lutte contre l’armée syrienne.

Ils sont suivis par les Palestiniens avec 1002 morts et les Libanais avec 828 tués. Tous les chiffres ont été répertoriés en fonction des listes des tués établis dans les pays d’origine des morts. Un point reste à noter : rien n’a été mentionné dans ce rapport sur le nombre de tués d’origine jordanienne.

S’agissant de leur financement, il proviendrait des quatre coins du monde, estime le Washington Post. Après avoir longtemps dépendu des dons venus d’Etats du Golfe, dont le Qatar en particulier, ils reçoivent ces derniers temps des dons envoyés par des particuliers aux tendances extrémistes.

Selon le journal, les tentatives américaines avec l’aide des alliés arabes de suspendre le flux de dons particulier se sont heurtées à des difficultés considérables.

Les donateurs profitent du laxisme dans certains pays du Golfe qui permettent de collecter des fonds pour créer des associations caritatives religieuses, pour restaurer des mosquées et des lieux publics, écrit le journal. Les donateurs utilisent Twitter et d’autres sites sociaux sur internet pour collecter des millions de dollars.

Ces sommes sont par la suite envoyées via des comptes bancaires, ou parfois, elles sont livrées directement à travers des médiateurs, et ce, dans la ville turque de Ghazi Antab, située à 30 km des frontières syriennes. Les donateurs peuvent parfois poser leurs conditions : pour payer le prix d’armements, ou payer les frais de voyage, d’entraînement et d’armement d’un milicien étranger venu en Syrie.

Poutine évoque le problème des déplacements de terroristes

Le déplacement de terroristes d’un pays à l’autre est un problème réel, a annoncé hier le président russe Vladimir Poutine lors du sommet de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) qui se déroule à Sotchi (sud de la Russie), évoquant à titre d’exemple la situation en Syrie.

«Les bandes sévissant sur le sol syrien ne viennent pas de nulle part et ne se dissiperont pas. Le problème du déplacement des terroristes d’un pays à l’autre est bien réel et peut toucher directement les intérêts d’un des pays (membres de l’organisation)», a souligné le président russe.

Le premier vice-directeur du Service fédéral de sécurité (FSB) Sergueï Smirnov avait antérieurement annoncé qu’entre 300 et 400 mercenaires russes combattaient en Syrie dans les rangs de l’insurrection.

Selon le responsable, ce problème ne concerne pas que la Russie, mais aussi les autres pays membres de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) qui regroupe la Russie, le Kazakhstan, la Chine, le Kirghizstan, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan.

Le président Gül inquiet

Pour sa part, le président turc s’est dit inquiet de l’avancée de groupes extrémistes, liés à Al Qaïda, dans le conflit en Syrie, dans des zones proches de la frontière turque, admettant des infiltrations de «terroristes» en territoire turc, a rapporté hier la presse turque.

«Nous n’arrivons pas à empêcher les infiltrations de terroristes malgré toutes nos précautions et le déploiement de canons et de chars» à la frontière turco-syrienne, a dit Abdullah Gül à la presse turque à New York où il se trouve pour l’Assemblée générale de l’ONU.

«Les groupes radicaux sont une grande source de préoccupation concernant notre sécurité», a souligné le chef de l’Etat turc, cité par le journal Hürriyet, affirmant avoir prévenu toutes les autorités compétentes en Turquie au sujet de cette «question de sécurité vitale».

Il a cependant reconnu que la tâche de la Turquie était ardue, compte tenu des 910 km de frontière. Une faction dure liée à Al Qaïda s’est emparée récemment d’Azaz, ville du nord de la Syrie, située à proximité de la frontière avec la Turquie.

Lu sur le Temps d’Algérie