Les téléspectateurs algériens risquent de ne pas voir le match opposant l’équipe nationale au Burkina Faso. L’entreprise publique de télévision n’a pas pu acheter les droits de retransmission du match à l’intérieur des frontières.
Les récents développements autour des droits de retransmission télévisuelle des matchs de football comptant pour les barrages qualificatifs pour la prochaine Coupe du Monde au Brésil, l’année prochaine, prennent actuellement une tournure dramatique pour les téléspectateurs des pays concernés par ces joutes sportives, à savoir l’Algérie, la Tunisie et l’Egypte.
Les pays de l’Afrique subsaharienne sont pour l’instant en train de prendre leur mal en patience. En effet, tout a basculé lorsque Sportfive, l’agence détentrice des droits auprès de la Confédération africaine de football a cru bon de vendre ces droits en exclusivité totale à Al Jazeera Sports sans tenir compte du droit inaliénable des nations pour leur territorialité.
C’est précisément ce qu’il vient de se passer lorsque Sportfive, agent de la CAF, a vendu les droits de diffusion terrestre de ce match Burkina Faso-Algérie. Ce droit n’est pour le moment préservé que lorsqu’un pays abrite une rencontre.
La CAF consent alors à lui donner les droits terrestres contre la production du signal. Ce qui garantira aux téléspectateurs algériens de pouvoir regarder la rencontre de Blida le 19 novembre prochain. Entre-temps, à chaque fois qu’une équipe nationale joue à l’extérieur, la télévision du pays concerné doit faire l’acquisition de ces droits auprès des détenteurs.
La situation n’aurait pas eu de graves conséquences si la relation restait purement commerciale et obéissait à des règles de marché. Malheureusement, et au grand dam des populations algériennes, tunisiennes et égyptiennes, celles-ci se retrouvent prises en otage par un groupe qui vient d’être doté d’une arme qu’il utilise pour essayer de mettre à genoux les organismes publics de radio-télévision.
Il est aujourd’hui de notoriété publique que ce groupe est en perte d’audience partout dans le monde arabe et qu’il est en train d’élaborer une nouvelle stratégie visant à rehausser l’image d’un pays perclus par une série de scandales qui pourraient, c’est du moins le voeu de ceux qui restent encore sains d’esprit devant l’épaisseur des chéquiers, lui coûter la Coupe du Monde de 2022. Nous savons tous qu’Al-Jazeera Sports va disparaître à la fin de l’année pour laisser place à Beinsport qui essaimera dans le monde entier.
Une nouvelle marque pour se débarrasser de la mauvaise image d’Al Jazeera News qui lui colle à la peau et tenter de se refaire une virginité. On sait aujourd’hui que la nouvelle arme d’Al Jazeera, c’est Beinsport et que la chaîne qui a fait la renommée du groupe sera progressivement mise en veilleuse. On fait changer de costume à la même bête.
L’Algérie, rompue à affronter les plus grandes manoeuvres, surtout lorsqu’elles prennent une tournure politique, entend, et dans la dignité, ne pas se laisser faire et répondra de la manière la plus cinglante qui soit à ceux pour qui les valeurs morales, sportives et éthiques relèvent de l’étrange et de l’inacceptable.