Lu sur Le Jour d’Algérie
Le phénomène des soldes n’épargne aucun secteur. Depuis quelque temps il s’est généralisé pour toucher même les produits alimentaires. Si les soldes des stocks vestimentaires font le bonheur des acheteurs, ce n’est pas le cas des produits alimentaires qui peuvent menacer la santé des consommateurs.
Le non-respect par certains vendeurs des règles élémentaires d’hygiène, de froid et de stockage, met la vie des citoyens en danger. Une pratique qui est à l’origine de plusieurs cas d’intoxication enregistrés, ces derniers temps, à Blida, Alger, Oran et Sétif.
Ce constat est celui du porteparole de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Hadj Tahar Boulenouar, qui met en garde contre le phénomène des soldes anarchiques qui n’a pas épargné les produits alimentaires. Ces derniers temps, les soldes ont touché presque tous les secteurs, voire même les produits alimentaires.
Ce risque provient de la vente de produits périssables dans des conditions qui laissent à désirer, dirat- il. Qu’il s’agisse des produits alimentaires ou autres, le constat généralisé est que le marché échappe à tout contrôle en matière d’hygiène ou de qualité des produits, devant des pouvoirs publics absents, sinon impuissants.
Alors qu’elles devaient être utilisées exclusivement pour la fabrication du pain et du lait, de grandes quantités de farine et de poudre de lait subventionnées par l’Etat sont utilisées pour la production d’autres produits qui ne sont pourtant pas soutenus par l’Etat. Le porteparole de l’UGCAA a estimé que «30% des quantités de farine et de poudre de lait subventionnées par l’Etat ne sont pas utilisées dans la fabrication du pain et du lait».
Il a qualifié cette situation d’«anormale» et précisé que certains gérants de laiterie n’hésitent pas à se servir de la poudre destinée à la fabrication du pain et du lait en sachet, pour la préparation d’autres dérivés de ces aliments, tels que le yaourts, les fromages, les gâteaux, pâtisseries et les crèmes glacées dont les prix ne sont pas concernés par le plafonnement pratiqué depuis des années.
D’autres la concèdent en deuxième main à d’autres transformateurs spécialisés dans la production du même type du produits. «Les quantités de farine et de poudre de lait détournées de leur destination initiale profitent au secteur industriel pour la fabrication de gâteaux, pâtisseries, yaourts et autres», dira-t-il.
S’agissant de la permanence de l’Aïd, le porte-parole de l’UGCAA pointe du doigt les APC, estimant qu’elles ont failli à leur mission. «Les APC n’ont pas communiqué à temps la liste des commerçants qui étaient tenus d’assurer la permanence », ce qui a entraîné des perturbations dans la plupart des boulangeries et des commerces d’alimentation générale.
Il a affirmé que 95% des commerçants concernés avaient assuré la permanence durant les deux jours de l’Aïd, relevant que 600 commerçants n’avaient pas respecté l’instruction ministérielle.
Les commerces restés fermés pendant l’Aïd n’étaient pas concernés par la permanence, a-t-il expliqué, ajoutant que 3 500 boulangers ont travaillé pour fabriquer jusqu’à 15 millions de baguettes, soit le tiers de la consommation des Algériens par jour.
Rappelons que la plupart des boulangeries et des commerces d’alimentation générale de la capitale étaient fermés mardi, premier jour de l’Aïd El- Adha, en dépit des sanctions prévues contre les commerçants qui ne respectent pas l’obligation d’assurer une permanence durant les deux jours de l’Aïd.
Pour assurer la permanence pendant les fêtes religieuses, il faudrait faire participer, en plus des collectivités locales et les directions du commerce, d’autres secteurs, à savoir l’agricultures, l’ADE et la Sonelgaz.