Revue de Presse. Algérie : fallait-il enterrer les morts chinois dans un cimetière musulman ?

Redaction

Une dizaine de morts chinois sont enterrés dans le cimetière musulman de Sidi Lahbib, situé entre Maghnia et Hammam Chiguer, sans que cela semble alerter les services des affaires religieuses où les responsables locaux, dont certains membres de la précédente APC, en ont étrangement donné leur aval, ignorant les règles élémentaires de la religion musulmane.

Sur place, le spectacle est des plus contrastés, avec dans la même enceinte du cimetière, les sépultures chinoises signalées par des pierres tombales, qui portent des signes chinois, côtoient celles des musulmans et semblent narguer la kouba verte du marabout que seuls quelques mètres les séparent d’elle. Selon un imam consulté, «c’est là une pratique unique en son genre qui transgresse les plus élémentaires des règles musulmanes et viole le culte».

C’est un cimetière de quelque 5 ha, dont le choix géographique a été décidé en 2004 par une commission composée des responsables de la daïra et de l’APC, de l’imam et de quelques notables, et ce, suite à la saturation du principal cimetière Lalla Maghnia, mais sans que cela soit au goût de la population.

Les raisons évoquées à ce refus de ce choix, qualifié par les citoyens de mal réfléchi, sont entre autres, la nature du sol rocheux qui n’est pas pour faciliter la tâche pour creuser les tombes, sa position lointaine par rapport à la ville qui ne peut répondre aux spécificités culturelles et des rites funèbres ou encore la crainte de la profanation des tombes par les animaux sauvages, du fait que le cimetière est situé à proximité d’une forêt.

La pétition signée par des centaines de citoyens et des notables qui ont suggéré d’autres sites plus adéquats pour l’implantation du cimetière, n’a pas été prise en compte par les responsables, d’alors, lesquels se sont obstinés à maintenir le site actuel de Sidi Lahbib.

Le problème reste entier et la population reproche toujours aux responsables ce mauvais choix. Le cimetière reste, donc, boudé par la population, laquelle fait dans la débrouille pour l’enterrement de ses morts (certains s’arrangent à dénicher un petit coin à Lalla Maghnia où même les allées ont été envahies).

Lire la suite sur l’Echo d’Oran