Lu sur El Moudjahid
Le taux de chômage en Algérie s’est établi à 9,3 % à fin 2013, soit sous la limite psychologique des 10 %, grâce à la mise en œuvre de la politique publique de promotion de l’emploi et de résorption du chômage, et malgré des lacunes relevées dans l’octroi des autorisations administratives aux jeunes investisseurs.
Dans son programme pour un troisième quinquennat, le Président Abdelaziz Bouteflika, s’était engagé, en 2009, à créer 3 millions d’emplois sur cinq ans, dont la moitié au profit des jeunes diplômés universitaires et de la formation professionnelle.
Au cours de la période 1999-2008, quelque 3,5 millions de postes de travail avaient été créés dans le cadre des différents dispositifs publics d’emplois, selon des données officielles rendues publiques par le Gouvernement, réduisant le taux national d’inoccupation de 30% en 2000, à 11,3% en 2008 et 13,8% en 2007, selon les chiffres de l’ONS.
Une enveloppe de 360 milliards de dinars a été dégagée pour la période 2010-2014, en vue de poursuivre la lutte contre le chômage notamment, dans les rangs des jeunes de 16 à 24 ans, durement touchés par le problème, notamment les diplômés des différents instituts universitaires et de formation.
Selon les chiffres officiels, sur le budget dégagé à cet effet, 150 milliards de dinars sont destinés à l’appui de l’insertion des diplômés universitaires, dans le cadre des programmes de formation et de qualification, 80 milliards de dinars en soutien à la création de micro-entreprises et de micro-activités et 130 milliards de dinars pour les dispositifs d’emploi d’attente.
En octobre dernier, un premier bilan du Premier ministère faisait état de plus de 1,6 million de jeunes ayant bénéficié de l’insertion professionnelle et de l’amélioration de leur employabilité dans le cadre du Dispositif d’aide à l’insertion professionnelle (DAIP) de juin 2008 à avril 2013 et de quelque 800.000 jeunes encore sous contrat d’insertion.
Le contrat de travail aidé ou de pré-emploi permet aux jeunes placés dans des entreprises économiques et dans la fonction publique d’acquérir une formation qualifiante durant au moins trois ans (renouvelables une fois), qui leur ouvrirait la voie à des emplois pérennes.
Or, la permanisation d’office de tous les jeunes placés, n’étant pas partout acquise, ces derniers ont revendiqué l’accès à ce statut, pendant que d’autres plus entreprenants, montaient leurs propres entreprises sous l’égide des dispositifs publics. Par ailleurs, cette réduction du taux national de chômage à un chiffre est également, le fruit des efforts consentis par les différents dispositifs publics de création de micro-entreprises, pilotés par l’ANSEJ, la CNAC, l’ANGEM et l’Agence du développement sociale (ADS).
Ramener le taux à 5% à moyen terme est possible
En dépit des «lourdeurs» dans l’octroi des autorisations administratives pour la création des micro-entreprises, dans nombre de secteurs, dénoncées aussi bien par les concernés eux-mêmes que par le gouvernement, des centaines de milliers d’emplois ont été générés par la mise sur pied de micro-activités pilotées par des jeunes entrepreneurs. «Le plus gros problème auquel sont confrontés les jeunes investisseurs, est l’octroi des autorisations administratives aux jeunes investisseurs, exigées dans certains secteurs, avant le lancement des projets, qui accuse un retard», relevait le mois dernier, le ministre de l’Emploi, du Travail et de la Sécurité sociale, Mohamed Benmeradi.
Autre entrave, qui se dresse devant l’accès des demandeurs d’emploi à un poste de travail, l’inefficience de la formation des jeunes, faisant que les offres d’emploi sur le marché de travail ne trouvent pas preneurs faute de qualifications des postulants. A cette réalité handicapante, s’ajoute un autre phénomène négatif dans le pourvoi du marché de travail en emplois, soulevé par les experts en la matière. Il s’agit de jeunes qui affichent une frilosité, voire un rejet, à l’égard de l’acquisition de métiers qui pourtant sont déficitaires notamment, dans le BTPH, l’agriculture et l’artisanat.
Selon le CNES, la nature des emplois créés montre une «tertiarisation» de l’économie, du fait que le secteur des services «absorbe 58% de la population occupée», au détriment du secteur productif à savoir l’industrie et l’agriculture. L’Algérie est le pays arabe qui aura enregistré la plus forte baisse du chômage en deux décennies mais avec toutefois une augmentation de l’emploi informel, avait relevé un rapport du PNUD et l’Organisation internationale du travail (OIT), début 2013.