Lu sur Maghreb Emergent
L’option des nouvelles puces pour les abonnés 3G a été confirmée par la ministre de la Poste et des technologies de l’information et de la communication, Fatma-Zohra Derdouri. Une décision diversement commentée. Elle engendre des désagréments pour les opérateurs et surtout pour les abonnés.
Dans un entretien accordé jeudi soir à l’APS, la ministre de la Poste et des TIC a indiqué que les trois opérateurs (Nedjma, Mobilis et Djezzy) doivent programmer dans un délai « incompressible », «les numéros (3G+) que l’Autorité de régulation de la Poste et des télécommunications (ARPT) va leur attribuer ». Cela interviendra après la notification des licences aux opérateurs et lors de la soumission des offres commerciales 3G pour validation à l’ARPT. « Les premières puces vont être commercialisées avant la fin du mois de décembre 2013 », a précisé la ministre. Cette décision, jugée incompréhensible des acteurs et des experts du secteur des télécoms en Algérie, implique que les futurs abonnés de la 3G devront acquérir de nouvelles puces avec mention 3G. Des experts affirment que techniquement, la carte SIM GSM peut être configurée en une puce 3G.
Instaurer la concurrence entre opérateurs
Selon une source proche de l’ARPT, cette option est décidée dans le but d’instaurer la concurrence entre les deux opérateurs. « Le basculement systématique des abonnés 2G vers les offres 3G va engendrer la même configuration du marché de la téléphonie mobile actuelle. Or, la 3G est un nouveau marché. Et cette décision va permettre aux trois opérateurs de se lancer sur un pied d’égalité », a-t-elle justifié. Cette décision qui fait jaser est diversement interprétée d’autant que la concurrence est plus sérieusement assurée en accordant la possibilité de migrer vers la 3G avec le même numéro. Certains soutiennent que cette décision est motivée par des impératifs sécuritaires car la concurrence peut être pleinement assurée par la portabilité du numéro, encore inexistante en Algérie. L’imposition d’un deuxième numéro pour la 3G est une pratique rare dans le monde, seuls le Soudan et la Corée du nordl’ont appliqué.
Des pressions sécuritaires
Ce seraient des considérations sécuritaires qui auraient primé dans le choix d’imposer de nouvelles puces et de nouveaux abonnements. Il s’agit d’actualiser les bases de données des abonnés à la téléphonie mobile dont une bonne partie serait restée reste non identifiée. La carte SIM qui comportant l’identité de l’abonné est impérative. Une vaste opération d’identification des détenteurs des cartes SIM avait été lancée en 2008, elle est censée avoir mis fin à l’anonymat. Le fait de vouloir imposer un nouveau numéro pour un souci d’identification est un aveu que l’opération lancée en 2008 a été un échec. En tout cas, la décision d’imposer de nouvelles cartes SIM pour la 3G va engendrer des couts supplémentaires pour les opérateurs qui seront répercutés, immanquablement, sur les abonnés. Ces derniers seront ainsi contraints de disposer de deux terminaux mobiles. Ooreedo a esquissé une solution en indiquant être en mesure de mettre les deux numéros de l’abonné dans une seule puce. Une option qui pourrait être adoptée par les autres opérateurs. A condition que l’ARPT l’accepte.