Revue de presse. Amira Bouraoui, la gynécologue qui veut faire avorter le 4è mandat

Redaction

Lu sur Le Soir d’Algérie

Marquée, dès son jeune âge, par les évènements du 5 octobre 1988, Dr Amira Bouraoui n’a pas hésité à sauter le pas dans le contexte actuel. Vingt-cinq ans plus tard, elle participe activement dans le militantisme et s’implique dans le mouvement «Barakat» contre le 4e mandat du président sortant, Abdelaziz Bouteflika.

Médecin spécialiste en gynécologie-obstétrique, le Dr Amira Bouraoui ne néglige pas pour autant de s’investir dans l’action politique. Elle fait partie des initiateurs du mouvement «Barakat». Un mouvement dont elle voit un signe d’«espoir», un «éveil», et une «prise de conscience» citoyenne. «Ce mouvement de protestation est le déclic qui va permettre au citoyen de s’exprimer», dit-elle.
Issue du quartier populaire de Bab-El-Oued à Alger, l’activiste politique se souvient des évènements du 5 octobre 1988 et du terrorisme. Deux périodes dont elle a été fortement marquée.
Evoquant ses huit années de travail à la Caisse nationale de la sécurité sociale (Cnas), en tant que médecin-conseil, elle se rappelle de ses premiers pas dans la «résistance». «J’étais un élément dynamique qui ne se laissait pas faire et je rejetais le mode de gestion à la Cnas».
Son caractère d’«opposante» se forge à travers les différents évènements qu’a connus la scène politique nationale.
Elle critiquait les arrestations des leaders politiques d’opposition et des journalistes ainsi que le concept de la réconciliation nationale tel qu’il a été conçu. Affirmant n’avoir jamais soutenu Bouteflika, elle précise qu’elle était contre le viol de la Constitution.
D’ailleurs, poursuit-elle, «j’ai même soutenu la CNCD (Coordination nationale pour le changement et la démocratie)». Un soutien soldé par une première arrestation le 12 février 2011. Pour la gynécologue-obstétricienne, le 3e mandat a été «très dur» à porter. «C’est un mandat qu’il a volé. Un mandat anticonstitutionnel qui a mis fin à tous nos espoirs», dit-elle. Elle décrit Bouteflika comme le symbole d’un système révolu. «Il faut que tout ce système comprenne qu’une Algérie nouvelle est en train de voir le jour».
Après 4 arrestations en 8 jours, Amira Bouraoui est déterminée à continuer son combat. «Je ne cherche pas à devenir une femme politique, ma vie privée et ma vie professionnelle me plaisent mais les choses doivent changer en Algérie».
Mère de deux enfants, elle se définit comme une anticonformiste face à ce que le pouvoir a imposé comme conformité mais pas du tout anarchiste. Une personne sensée mais révoltée, colérique face aux atteintes aux droits et intransigeante face à l’injustice.