Les Ramadhans se succèdent en période estivale avec la même frénésie en matière de consommation de jus et de sodas. Ce boom de la consommation de boissons s’accompagne comme à l’accoutumée de pratiques illégales qui menacent la santé des consommateurs.
Ateliers de production de limonades et de jus clandestins, producteurs occasionnels qui apparaissent en été et disparaissent les autres saisons, produits anonymes vendus à la sauvette ou sur les trottoirs, non-respect des règles ou des normes de fabrication, autant de phénomènes récurrents qui renvoient à la faiblesse du système de contrôle national de la qualité. Il faut reconnaître ici que la filière boissons a énormément progressé. Elle compte plusieurs entreprises locales qui produisent des jus et sodas aux normes internationales. Le consommateur algérien est le premier bénéficiaire de cette tendance au respect strict des règles de qualité des produits. Fruit de cette modernisation des pratiques de fabrication, certaines parviennent à exporter leurs produits vers notamment les états-Unis et la France.
Mais il reste beaucoup à faire dans cette filière. En effet, il convient de parachever l’intégration de la branche. On importe encore la matière première pour le PET, le concentré, les arômes. En outre, la culture de consommation quasiment absente, les ménages n’exercent pas suffisamment de pressions sur les producteurs pour que l’ensemble des industriels respectent les normes de fabrication et diffusent les informations nécessaires dont ont besoin les clients pour exercer leur choix (détails sur la composition du produit).
On n’enregistre pas encore de centrales d’achat qui pourraient faire baisser la facture importations de matières premières, de biens intermédiaires entrant dans la fabrication des boissons. Quant à la chaîne de distribution, elle ne suit pas parfois cet effort de modernisation de la filière. Et la traçabilité n’est pas assurée dans tous les cas. Du coup, le consommateur ne sait pas en fin de course s’il consomme des produits sains.
Cette filière bute donc sur la modernisation de toute la chaîne : production – distribution – système de contrôle. Mais elle affiche des perspectives très prometteuses, surtout pour les eaux minérales et les jus, la concurrence agissant comme aiguillon à la commercialisation de produits de meilleure qualité.
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