Lu sur Le Buteur
Carl Lewis est en Algérie ! Le légendaire quadruple médaillés d’or aux jeux Olympiques 1984 à Los Angeles est arrivé hier à Alger, invité par Playmode, représentant officiel de Nike en Algérie. Il a été invité afin de donner le coup d’envoi de la course We Run Algiers organisée par Nike en partenariat avec la wilaya d’Alger et Mobilis et qui verra plus de 5 000 Algériens, professionnels et amateurs, jeunes et petits, hommes et femmes, parcourir 6 kilomètres dans les rues du centre d’Alger.
Un périple Houston-Atlanta-Paris-Alger pour venir !
Il faut dire que Playmode et Nike ont frappé un grand coup à travers cette opération. Ramener un grand athlète de l’histoire du sport à Alger n’est pas chose aisée, surtout que Lewis réside aux Etats-Unis, plus précisément dans l’Etat du Texas. L’invité de Nike a effectué un vrai périple : un trajet Houston-Alger avec deux escales à Atlanta et Paris pour être au rendez-vous. Venir de si loin, il faut le faire !
La baie d’Alger, «wonderful !» !
Sitôt arrivé à Alger, il a été transporté à l’hôtel Aurassi. Une chose l’a saisi dans sa chambre : la vue imprenable sur la baie d’Alger. «Wonderful !» (formidable en anglais), ne cessait-il de répéter à ses accompagnateurs. Et encore, il pleuvait, ce qui fait que l’horizon n’était pas complètement dégagé. Après avoir pris un peu de repos, il a eu une visite guidée du parcours de la course de ce matin, ce qui lui a permis de découvrir Alger. Il a été frappé par l’architecture européenne de centre-ville, lui qui s’attendait à trouver plutôt des bâtisses rustiques. Victime de certains préjugés colportés sur l’Algérie au-delà des mers, il fut agréablement surpris de découvrir que c’était loin d’être une «jungle».
Surpris de découvrir le tee-shirt de Santa Monica à la boutique Nike
Sa visite de la boutique Nike sise à Dély Ibrahim, la plus grande en Afrique, l’a conforté dans son constat. Il ne s’attendait visiblement pas à trouver un point de vente aussi spacieux et, plus est, avec des présentoirs aux standards Nike. En visitant les différents rayons, il a été surpris de voir le tee-shirt du club Nike de Santa Monica, dont il était adhérent, dans un étal. Il n’a d’ailleurs pas manqué de le prendre en photo. Durant la conférence de presse, il a fait montre d’une grande disponibilité, répondant aux questions sans détours et, parfois, avec une pointe d’humour.
«L’athlétisme a donné des médailles à l’Algérie, mais les Algériens préfèrent le foot !»
Cerise sur le gâteau : sollicité par un confrère pour dire le fameux «One, two, three ! Viva l’Algérie !», il s’est prêté au jeu de bonne grâce, confirmant qu’il apprécie vraiment son court séjour en Algérie. Court car il doit retourner à Houston en fin de journée, via Paris et Atlanta. Aux gens de Nike, il a confié cette réflexion, somme toute pertinente : «L’athlétisme a donné des médailles olympiques à l’Algérie, mais les Algériens préfèrent le foot ! J’en suis presque vexé.»
«J’ai hâte de découvrir les Algériens à travers cette course !»
Carl Lewis a animé une conférence de presse à la boutique Nike sise à Dély Ibrahim où il a notamment exprimé son bonheur d’être en Algérie. «Je suis très content d’être en Algérie. C’est très intéressant de venir dans un pays qu’on ne connaissait pas auparavant. Je n’ai pas pu voir beaucoup de choses en une journée, mais j’attends la course de demain (aujourd’hui, ndlr) pour découvrir davantage votre pays. L’hôtel est très beau et j’ai une très belle vue sur la baie d’Alger.J’ai pris le soin de m’informer sur l’Algérie avant de venir ici. J’ai aussi entendu parler de votre pays à travers les médias. Certes, c’est toujours bon d’entendre les gens parler au sujet d’un pays, mais c’est encore mieux de venir le découvrir par soi-même.»
«Je connais Morcelli, j’ai aimé l’Algérie à travers ses champions en athlétisme»
«J’ai appris à aimer l’Algérie à travers ses champions en athlétisme. Je connais Noureddine Morcelli qui est presque de la même génération que la mienne. Je le connais depuis qu’il court et nous nous sommes rencontrés à l’occasion de plusieurs galas et de plusieurs événements. Je me souviens très bien de la médaille olympique qu’il avait remportée en 1996, si mes souvenirs sont bons.»
«Bolt et moi sommes de deux époques différentes, difficile e dire si je le battrais si nous étions de la même génération»
«On me pose souvent la question de savoir si je pourrais battre Usain Bolt si nous courrions à la même époque. Je réponds toujours en disant qu’on ne peut pas comparer entre nous deux. Nous sommes de deux générations différentes, de deux époques différentes, avec des contextes différents et des moyens différents. Je vous cite un exemple intéressant : le record personnel de Jesse Owens au saut en longueur était de 8,13m, mais avec un tel saut, il n’aurait même pas pu participer au concours des jeux Olympiques de Londres 2012. Cela illustre qu’il ne faut pas comparer entre les époques. Prenons l’exemple inverse : est-ce que les champions d’aujourd’hui auraient pu faire de meilleurs sauts que lui s’ils étaient à la même époque que lui ? Je pose la question.»
«Même s’il pleuvra,il faudra que les gens viennent courir»
«Je ne vais pas participer à toute la course car la distance est trop longue pour le sprinteur que je suis (rires). Je vais être au début de la course. J’espère qu’il y aura beaucoup de monde. Même s’il pleuvra, il faudra que les gens viennent car beaucoup de gens préfèrent justement courir sous la pluie car il fait plus bon et cela donne plus envie de faire des efforts. Moi, je serai présent. Donc, tout le monde doit y être (rires). Je suis très excité à l’idée d’y être. J’espère que les gens seront motivés par ma présence pour venir nombre participer. L’essentiel n’est pas de gagner, mais de voir d’autres gens. Moi, j’ai hâte de découvrir des Algériens à travers cette course, que ce soit des adultes ou des enfants. C’est l’objectif primordial d’une telle course : courir et voir qui viendra courir avec nous ou nous encourager, voir son voisin, son ami ou sa tante courir.»
«Vu la ferveur des Algériens pour le foot, je vous souhaite d’aller au Mondial»
«Je sais que le peuple algérien est fou de football et je le comprends parce que moi-même suis un fan de football, un sport que j’avais pratiqué comme loisir, et j’ai un frère qui était un footballeur professionnel. Vu la ferveur qui entoure le football, je vous souhaite d’aller au Mondial, mais il faut que les gens sachent ici qu’il y a en Algérie, des parcs qu’il faut exploiter en faisant de la course à pied. Je suis très content de savoir que, demain (aujourd’hui, ndlr), il y aura plus de
5 000 personnes qui courront dans les rues d’Alger. Des hommes, femmes, mariés ou célibataires, des enfants, des amis vont courir. De plus, c’est la première fois en Afrique qu’il y a une course avec des coureurs qui seront connectés en même temps sur Facebook.»