Revue de presse. Cevital en pôle position pour reprendre FagorBrandt

Redaction

Lu sur Le Monde

FagorBrandt a de fortes chances de devenir bientôt algérien. Le conglomérat industriel algérien Cevital, fondé par Issad Rebrab, est en effet de loin le candidat le mieux disant pour reprendre le fabricant d’électroménager, connu pour ses marques Vedette, Brandt, Sauter ou encore De Dietrich, et placé en redressement judiciaire en novembre 2013. C’est ce qu’ont appris les représentants des salariés réunis ce mercredi au siège social de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine).

Sur les 1800 salariés de FagorBrandt en France, Cevital prévoit d’en reprendre 1200. Il garderait les sites d’Orléans, Vendôme, Rueil et Cergy, le fonds de commerce français, les filiales de FagorBrandt au Royaume-Uni, en Suisse et à Singapour, ainsi que des actifs de Fagor à l’étranger, a indiqué l’administratrice judiciaire Hélène Bourbouloux. En revanche, il « condamne » les deux sites vendéens de La Roche-sur-Yon et Aizenay, souligne la CFE-CGC.

Le projet de Cevital « est de construire un acteur régional de l’électroménager (Europe/Afrique du Nord/Moyen Orient), en combinant le savoir-faire et l’expertise de FagorBrandt à celui de sa filiale électroménager existante », précise la direction.

La deuxième offre globale émane comme prévu d’un fonds d’investissement, en l’occurrence de Sun Capital. Ce fonds américain très intéressé par la France avait déjà été candidat à la reprise du chimiste Kem One, finalement repris en décembre dernier par M. de Krassny associé au fonds OpenGate Capital. Sun Capital conserverait 700 à 1000 emplois, et reprendrait une seule usine, celle d’Orléans, considérée comme la pépite du groupe, ainsi que le siège social de Rueil-Malmaison et le Service Après-Vente implanté à St Ouen l’Aumône.

PROCHAINE AUDIENCE, LE 13 FÉVRIER

L’écart entre ces deux offres est tel que les dirigeants de Sun ne croient plus guère en leurs chances de succès. « Ils ont rangé les crayons, et mettent leur énergie dans d’autres dossiers », indique un proche de Sun Capital.

Deux autres offres sont beaucoup plus partielles. Variance Technologie, une société industrielle française spécialisée dans l’injection plastique reprendrait les 2 sites vendéens de FagorBrandt, La Roche sur Yon et Aizenay. Justement ceux que Cevital ne souhaite  pas reprendre. De son côté, Selni, un fabricant de composants pour l’électroménager, ne s’intéresse qu’à La Roche sur Yon. Ces deux projets, qui permettraient de préserver 200 emplois environ, sont conditionnés à un accord avec le repreneur du reste du groupe.

Le tribunal a fixé au 13 février prochain la date de la prochaine audience. D’ici là, l’administratrice judiciaire va essayer d’obtenir une amélioration des offres, pourlimiter la casse sociale.

Issad Rebrab, le fondateur et PDG de Cevital, a démarré en 1971 en prenant une participation dans une entreprise de construction métallique de quatre employés. Aujourd’hui, le groupe qu’il a constitué en compte près de 13 000. M. Rebrab est par ailleurs le premier Algérien entré dans le classement des milliardaires du magazine Forbes. Sa fortune est estimée à 3,2 milliards de dollars (2,4 milliards d’euros). Son groupe est présent dans une dizaine de secteurs, de l’agroalimentaire à la distribution automobile en passant par le verre, la presse, et… l’électroménager.

A 69 ans, M. Rebrab n’entend pas en rester là. « Voir grand, commencer petit etaller vite », telle est sa philosophie. Son ambition : passer de 4 milliards de dollars de chiffre d’affaires actuellement à 25 milliards de dollars en 2020. Son programme inclut des acquisitions, notamment en France. En 2013, le volailler Doux lui a échappé. Mais il a repris, en juin, l’entreprise de portes et de fenêtres en PVC Oxxo, à Cluny (Saône-et-Loire), en s’engageant à conserver 288 des 406 emplois. A la même époque, il a repris l’usine de Michelin à Bachdjerrah (Algérie), une opération contestée par le gouvernement algérien. Sous peu, il devrait pouvoirajouter FagorBrandt à son tableau de chasse.