Revue de presse – Cevital s’installe au Soudan et envisage des financements chez les BRICS

Redaction

C’est officiel, le groupe Cevital s’installe à Khartoum dans la capitale soudanaise où 50 hectares ont été mis à sa disposition. Le patron du groupe Issad Rebrab a averti qu’il n’attendra pas indéfiniment la Banque d’Algérie et qu’il pourrait recourir à des financements à l’extérieur auprès des brésiliens ou des chinois.

Cevital s’installe au Soudan. L’annonce a été faite, jeudi 10 octobre, par Issad Rebrab en présence du ministre soudanais de l’Agriculture et de l’Hydraulique, Abdelhalim Ismaïl El-Moutâafi, qui visitait les installations du Groupe sur son site de Bejaïa. Le ministre soudanais de l’Agriculture avait tenu à visiter ces installations de Cevital, qu’il espère voir réalisés à l’identique dans son pays. Les pourparlers engagés, il y a deux années, entre les autorités politiques soudanaises et les dirigeants du leader algérien de l’agroalimentaire, ont abouti. Dans une première étape, le gouvernement soudanais met à la disposition de Cevital 50 hectares de terrains, a confié le ministre soudanais de l’Agriculture et de l’Hydraulique, lors d’un point de presse animé conjointement, jeudi, par MM. Rebrab et El-Moutaâfi. «Nous sommes tout à fait disposer à offrir davantage de superficie et à accorder plusieurs avantages à notre partenaire. Cevital pourra même avoir son propre port», le Soudan disposant de quelque 700 kilomètres de côtes, a rappelé le ministre soudanais. Le P-DG du groupe Cevital, qui scelle ainsi un partenariat d’investissement stratégique, a déclaré qu’il n’attendrait pas indéfiniment l’autorisation du pouvoir politique algérien pour financer ses projets en Afrique.

Des emprunts auprès des brésiliens et des chinois

Avec Cevital International, «nous allons nous endetter auprès des institutions financières internationales» auprès de deux pays des BRICS, le Brésil ou la Chine ou encore l’Union européenne. «Nous n’en sommes pas encore là, car nous espérons que les pouvoirs publics algériens fassent un geste d’autant qu’il s’agit de préparer l’après-pétrole : les enjeux seront alors la création d’emploi mais aussi assurer la sécurité alimentaire.» Autre solution envisagée par le patron de Cevital : faire appel à des fonds d’investissements étrangers surtout, «si après étude, il ne doit nous manquer que 15% des investissements prévus», a-t-il affirmé. Et contrepartie de son financement, l’organisme prêteur va perçoir des intérêts rémunérant l’apport de fonds et les risques pris. Le patron de Cevital, qui revient d’un voyage aux Amériques, Etats-Unis et Brésil, a assuré que «les Brésiliens sont prêts à financer nos investissements au Soudan. Une proposition que nous avons reçue également des Chinois et des Européens.» Le P-DG de Cevital serait même disposer à investir quelque 6 milliards de dollars au Soudan si l’aval de la Banque d’Algérie était obtenu. La relation privilégiée entre les deux pays serait un argument. Un point sur lequel a énormément insisté le ministre soudanais de l’Agriculture, lequel a eu à réaffirmer «les relations politiques singulières» et qu’il s’agit de prolonger par une «coopération mutuellement fructueuse.»

Le Soudan veut produire 12 millions de tonnes de sucre

Le P-DG du groupe Cevital a expliqué durant le point de presse que les Soudanais espèrent produire 12 millions de tonnes de sucre. C’est la raison pour laquelle ils ont proposé au leader algérien de l’agroalimentaire de reprendre les six sucreries que compte le Soudan et dont la capacité de production n’excède pas les 700 000 tonnes. «Un sucre de moindre qualité qu’on ne peut utiliser dans le Coca-Cola. C’est à partir de là qu’ils nous ont demandé de les assister dans les activités sucrières et de la trituration des graines oléagineuses, etc.» Avec le positionnement de l’entreprise à l’international, le patron de Cévital espère surtout sécuriser les approvisionnements du Groupe. Selon lui, l’Algérie doit relever trois défis majeurs. Le premier concerne l’emploi car le pays va enregistrer à l’horizon 2020 quelque dix millions de nouveaux demandeurs de travail ; le deuxième défi à relever, préparer l’après-pétrole dans un pays qui comptera en 2025 quelque 50 millions d’habitants d’où l’urgence, selon lui, de diversifier l’économie nationale ; le troisième et dernier défi : assurer la sécurité alimentaire. «Vous savez que lorsqu’en 2007, le Vietnam, suite à des aléas climatiques, avait arrêté ses exportations de riz pour consacrer ses réserves à sa population, des émeutes ont éclaté au Mali, au Sénégal et en Côte d’Ivoire. En 2008, la Russie a connu une perturbation dans les exportations de blé, les prix ont augmenté de 250%. Nous avons failli nous-même connaitre une telle situation. Vous savez que quatre bateaux, qui sont allés charger du sucre roux du Brésil, ont mis deux mois pour charger. Il n’y en avait plus. Heureusement que nous en avions en stock et anticipé la crise. Nous avons même dépanné nos amis portugais avec 30 000 tonnes», a rappelé M. Rebrab. , «Des exemples à méditer», a-t-il ajouté.

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