Revue de presse. Colère à Tizi Ouzou, émeutes à Ouargla

Redaction

Lu sur El Watan

Des étudiants de l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou ont observé, hier, durant la matinée, un rassemblement devant le portail principal du campus de Hasnaoua, à Tizi Ouzou, à l’appel du Mouvement des étudiants démocrates. Cette action de protestation a été entreprise pour manifester contre le 4e mandat de Bouteflika.

«Non au 4e mandat» et «L’université de Tizi Ouzou dans le marasme depuis 15 ans», pouvait-on lire sur les banderoles déployées par les manifestants qui scandaient, entre autres, «15 ans barakat», «Oui à la démocratie, oui à la justice et oui à la prospérité, mais non à un quatrième mandat de Bouteflika » et «Où va l’université ?».

Ceux qui ont pris part à ce rassemblement de protestation ont également dénoncé la situation «dramatique» dans laquelle se morfond la communauté estudiantine, comme l’insécurité et le transport universitaire. Et pour illustrer leur colère, ils ont brandi les photos du bus qui a dérapé, il y a 15 jours à Tamda, faisant 12 blessés. «Nous voulons exprimer, à travers cette action, notre colère contre la représentation d’un président malade pour un 4e mandat. Non à la mascarade du siècle. L’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou se démarque de cette démarche jugée humiliante pour la nation», a martelé un manifestant qui souligne que le bilan de Bouteflika est «très sombre». «Depuis l’arrivée de Bouteflika, l’université connaît une situation de blocage, la communauté estudiantine vit dans des conditions catastrophiques.

Le manque de places pédagogiques et l’insécurité qui gagne les campus illustrent parfaitement les 15 années de règne de Bouteflika», enchaîne un autre. «Monsieur le président, vous annoncez votre candidature à un énième mandat au moment où vous avez besoin de repos et plus que jamais de repos. Vous voulez briguer un autre mandat au moment où les Algériens aspirent à un nouveau souffle salvateur», lit-on, dans une déclaration rendue publique par le Mouvement des étudiants démocrates. Le même document ajoute : «Vous persistez à rester au pouvoir alors que notre pays veut espérer une nouvelle République dirigée par des institutions aux normes démocratiques.»

Enfin, après plus de deux heures de rassemblement, les protestataires se sont dispersés dans le calme et sans le moindre incident. «Nous continuons à nous mobiliser pour exprimer le refus de la communauté estudiantine de l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou contre le 4e mandat de Bouteflika, dont le règne a démontré ses limites à tous les niveaux. Il faut voir seulement les scandales qui éclaboussent quasiment tous les secteurs d’activité», a laissé entendre un des initiateurs de la manifestation d’hier, devant l’entrée du campus de Hasnaoua, principale infrastructure de l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou.

VIOLENTS AFFRONTEMENTS ENTRE POLICIERS ET CHÔMEURS À OUARGLA

Le centre-ville de Ouargla a connu, mercredi, de violents heurts entre chômeurs et forces de l’ordre. Les échauffourées, qui ont commencé vers 11h, se sont calmées vers 15h pour reprendre, au même endroit, à 18h30. Dans l’après-midi, la rumeur de la relaxe des trois chômeurs arrêtés dans la matinée a été infirmée en fin de journée. Estimant que la promesse de la police n’a pas été tenue, les chômeurs sont donc revenus dans la rue vers 18h30.

Les faits. Le mercredi est la journée où les offres d’emploi sont habituellement affichées dans les différents bureaux affiliés à l’ANEM. Ce serait en réaction au dispatching des nouvelles offres d’emploi – notamment à l’Enafor (filiale de Sonatrach), Sonelgaz et Schlumberger, opérant à Hassi Messaoud – que les chômeurs des quartiers chapeautés par l’agence Ouargla 1 ont décidé de se regrouper, dès 9h, au niveau du rond-point faisant la jonction entre les quartiers Gharbouz, Harkat, Bahmid et le ksar. Un jeune affirme que «l’offre d’emploi de l’Enafor a été affichée durant 10 minutes à peine, c’était un leurre, comme pour provoquer une réaction agressive de la part des chômeurs. J’ai vite compris que les privilégiés étaient déjà inscrits et que c’était trop tard pour les pauvres».

Personne n’a compris d’où est venue la première étincelle. Ce qui était un simple regroupement de chômeurs, comme on en voit presque chaque jour à Ouargla, a dégénéré en émeute. Les manifestants scandaient des slogans contre «Les inégalités de l’ANEM», «L’occultation des offres rémunératrices». Le grand sit-in devant l’emblématique Rose des sables a fini par bloquer la circulation dans tous les sens. Aucun véhicule n’a pu emprunter une des sept directions menant aux différents quartiers de la ville. Des jeunes accouraient de partout quand des voix ont entrepris de dénoncer le 4e mandat.

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