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Sous son voile de la sérénité recouvrée, elle garde la tête haute, confiante dans sa foi et les valeurs musulmanes qui éclairent son quotidien et chacun de ses pas, en dépit des innombrables brimades et agressions islamophobes qui ont jalonné sa route depuis sa conversion, Kelly Ziane, une britannique, née dans une famille chrétienne, a attendu 18 ans avant de sortir du silence pour témoigner de ce jour béni où elle a embrassé l’islam et des lendemains assombris par le racisme primaire.
C’est depuis Bristol, où elle s’est installée avec son époux d’origine algérienne, que cette mère de famille de 36 ans, qui chérit tendrement ses trois jeunes enfants, a choisi de médiatiser le récit de son parcours personnel, après avoir été atterrée par l’insupportable minimisation des crimes de haine par la police du comté, en direct à la télévision, niant leur fréquence et leur extrême brutalité notamment envers les musulmanes voilées.
Des femmes devenues, en l’espace de quelques années, les proies de prédilection des barbares des temps modernes, dont l’infinie lâcheté n’a d’égale que la sauvagerie inouïe, comme l’ont corroboré nombre de rapports édifiants, et particulièrement le premier service musulman d’assistance téléphonique « Tell Mama » qui, en 2013, a révélé des chiffres à faire frémir dans les chaumières. Après douze mois d’une étude approfondie, il est en effet ressorti que la majorité des musulmans qui sont régulièrement intimidés, harcelés ou agressés s’avèrent être des musulmanes dans 60% des cas, la visibilité de leur islamité étant à l’origine de la plupart des passages à l’acte, mais aussi qu’aucun citoyen musulman n’est à l’abri d’un déchaînement de violences islamophobes qui, dans 54% des incidents, graves et moins graves, portent la signature de l’extrême droite britannique.
Profondément heurtée par ce déni de réalité des forces de l’ordre, Kelly Ziane, n’y tenant plus, a décidé de se remémorer, devant les micros qui se sont aussitôt tendus vers elle, le sentiment de plénitude qui l’a envahie lorsque, à l’aube de ses 18 ans, sa ligne d’horizon s’est illuminée d’une douce clarté, celle d’une proximité apaisée et vivifiante avec le Très-Haut, n’imaginant pas alors que la société extérieure pouvait cacher un monde des ténèbres qui exècre le halo de lumière divine de l’islam.
« Je me suis convertie à l’Islam il y aura bientôt 19 ans, ce fut un moment intense et certainement l’un des plus beaux de ma vie. J’avais trouvé ma religion et ma voie et j’étais la plus heureuse des femmes, même si mon choix a suscité des réactions très mitigées autour de moi, certains proches ou amis m’ont critiquée sans aucun égard pour ma personne, ni respect envers une décision intime qui m’appartenait à moi et à moi seule. Un seul s’est réjoui pour moi sans me juger », a-t-elle raconté à la presse locale.
Et de poursuivre, étreinte par l’émotion : « Malheureusement, je n’ai pas assez de doigts sur mes mains pour compter le nombre d’humiliations que j’ai subies depuis, principalement en raison de mon hijab. J’ai été insultée, bousculée et même brutalisée. Des agressions verbales et physiques qui laissent de profondes séquelles. »
Dépassant la peur sclérosante, dénuée de haine envers les criminels qui l’attisent et commettent l’innommable en son nom, Kelly Ziane impressionne par la force qu’elle puise au tréfonds d’elle-même, confortée par sa foi inébranlable, pour affronter ce monde hostile, y vivre et élever ses enfants, même si certaines images cauchemardesques ne cessent de hanter ses nuits. Comment pourrait-elle en effet oublier cet automobiliste qui a soudainement accéléré à sa vue, alors qu’elle était en train de traverser un passage piétons avec ses deux petites filles et son fils, les laissant pétrifiés sur place après les avoir évités de justesse, tout en les traitant de « sales Paki » au passage ?
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