Lu sur Le Parisien
L’Algérie se réveille chaque jour avec une nouvelle histoire sur la présidentielle du 17 avril, comme celle de Rachid Nekkaz, au point de donner le fou rire aux jeunes internautes qui s’en donnent à coeur joie pour moquer cette élection que tout le monde croit jouée d’avance en faveur du président sortant, qui brigue un quatrième mandat à 77 ans.
Après le «mauvais» montage de la télévision publique lors d’une réception exceptionnelle de Jean-Marc Ayrault, en décembre dernier, l’ENTV, la télévision publique algérienne, s’est une nouvelle fois illustrée lundi soir lors du journal télévisé. Elle a montré le président Bouteflika presque «en forme» alors qu’il déposait en personne, dans l’après-midi, sa candidature au conseil constitutionnel. «Le Petit journal» de Canal+, qui a révélé cette supercherie, fait le buzz en Algérie.
Une internaute algérienne s’est, elle, attelée à critiquer la version officielle mise en avant par la télé d’Etat, en détaillant avec précision les mauvais plans et les décalages entre le sonore et l’image sur la main du président. Deux plans différents, laissant entendre que cette déclaration de 15 secondes avait enregistrée deux fois, et à des moments différents, explique t-elle en souligant les changements de lumière. Sa démonstration a fait le tour du net. Le chef de l’Etat est affaibli par la maladie et les Algériens le savent. Soit ! Mais certains se demandent pourquoi la télévision d’Etat frise le ridicule avec des montages quasiment amateur.
Mercredi matin, une autre histoire est tombée sur le fil des journaux locaux. C’est celle du candidat franco-Algérien Rachid Nekkaz, originaire de Choisy-le-Roi, dans le Val-de-Marne. Nekkaz est connu de ce côté-ci de la Méditerranée pour ses sorties sur le voile -il se propose de payer les amendes de celles qui le portent malgré l’interdiction, pour sa candidature avortée à la présidentielle de 2007 ou pour ses démêlés avec la justice pour des locations de meublés. Mardi soir, alors qu’il restait deux petites heures avant le dépôt des candidatures au Conseil constitutionnel, à Alger, Rachid Nekkaz s’est illustré par une étrange sortie.
Devant la presse locale, le candidat a expliqué que le camion qui devait rapporter ses 60 000 parrainages nécessaires avait disparu dans la nature. Et que ni le chauffeur, ni son frère qu’il avait eu peu avant au téléphone, ne donnaient signe de vie. Alors que le Conseil constitutionnel avait reporté d’une heure la limite de dépôt (1 heure au lieu de minuit), le mystérieux convoi de signatures n’est jamais arrivé. Face aux journalistes qui l’interrogeaient, Nekkaz n’a eu qu’une seule réponse : «Je ne comprends pas!».
Sans en dire plus, Nekkaz a laissé entendre qu’on l’aurait empêché de concourir à la succession de Bouteflika. Mercredi matin, son histoire a largement été commentée dans la presse à Alger et surtout sur la toile où Nekkaz est la risée des internautes