Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault est en Algérie pour une visite de deux jours, ce lundi 16 et mardi 17 décembre 2013. Un an après la visite du président François Hollande, le Premier ministre doit convaincre que les relations entre les deux pays sont très bonnes et permettre à la France de reprendre la place de premier fournisseur de l’Algérie, ravie par la Chine.
Les relations entre la France et l’Algérie n’ont pas toujours été simples, mais Paris espère que depuis la visite de François Hollande en décembre 2012, elles sont reparties sur de bonnes bases. Le déplacement de Jean-Marc Ayrault vise donc à poursuivre le rapprochement avec l’Algérie, en réunissant pour la première fois avec le Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, le Comité intergouvernemental de suivi des échanges dont la réunion avait été décidée l’année dernière. Ce dimanche soir à 20h, une interview de six pages qui a été publiée sur le site internet de trois médias algériens ce dimanche soir à 20h. El Watan, premier quotidien francophone, El Khabar, premier quotidien arabophone et TSA, premier site internet d’information, ont adressé des questions communes au Premier ministre français.
Des relations « exceptionnelles »
Jean-Marc Ayrault y affirme que les relations entre les deux pays sont exceptionnelles et que les questions de mémoire doivent s’apaiser sans occulter la vérité historique. Un constat partagé par le ministre des Affaires étrangères algérien, Ramtame Lamamra, qui juge les relations bonnes et prometteuses. « Il faut reconnaître que l’élection de François Hollande a contribué énormément à un changement de climat, psychologique, politique. Nous avons bien compris que François Hollande est allé aussi loin qu’il le pouvait » , a ainsi déclaré le ministre. « Ce que François Hollande a fait, les Algériens en ont ressenti la sincérité et ont compris que c’était un homme d’Etat résolument engagé à bâtir cet avenir commun avec les Algériens. »
Le partenariat avec l’Algérie, les responsables politiques l’appellent « partenariat stratégique, partenariat d’exception, partenariat gagnant-gagnant ». Et Jean-Marc Ayrault n’échappe pas à la règle. Plutôt mesurée, cette interview donne le ton de la visite officielle. Il y sera question d’économie, de visas et de sécurité. Sauf qu’un an après la visite de François Hollande, certaines questions sont identiques.
Ainsi, à la question de savoir comment faciliter la circulation entre les deux pays, Jean-Marc Ayrault répond que Paris a refusé moins de visas aux Algériens cette année. Et que c’est au tour d’Alger de faciliter la circulation des Français.
Un marché très concurrentiel
Signe de l’importance que la France accorde à ce déplacement, Jean-Marc Ayrault est accompagné de neuf ministres, dont plusieurs poids lourds du gouvernement. Manuel Valls, Vincent Peillon ou encore Arnaud Montebourg sont notamment du voyage.
La visite donnera lieu à des entretiens politiques, mais ce déplacement aura aussi une forte connotation économique. La France espère retrouver le rang de premier fournisseur de l’Algérie qu’elle a occupé jusqu’en 2012. En 2013, la Chine a pris l’avantage sur les premiers mois de l’année. La concurrence en Algérie est rude. Outre la Chine, des pays européens, comme l’Espagne, sont très présents sur le marché et depuis dix ans, la position de la France s’est effritée.