Pour 2014, deux scénarios se profilent. Dans le premier, le Président Abdelaziz Bouteflika déjoue tous les pronostics et se présente (à nouveau) à sa propre succession. Appelée de ses voeux par son secrétaire général Amar Saidani, cette candidature est peu probable. « Le sort présidentiel paraît scellé », confie le directeur de Maghreb Emergent Ihsane El Kadi au HuffPost Maghreb. Bouteflika est trop mal en point.
Dans le deuxième scénario, les cartes sont redistribuées. Le jeu demeure toutefois inégal, tant Abdelmalek Sellal, actuel Premier ministre, semble tenir à la fois les cordes de la succession et les rênes de l’administration.
Pour Tarik Mira, député honoraire algérien, « il faut comprendre que, malgré tout, le système n’organise pas d’élections normales ». Dans l’éventualité d’une élection allégée de la présence de Bouteflika, la machine électorale devrait maintenir son allégeance à un Sellal qui conserve les faveurs du président. « Malgré ce que raconte la presse algérienne, les relations entre Boutef’ et le patron du DRS [Département du renseignement et de la sécurité, ndlr] ne sont pas aussi détestables qu’on ne le croit », explique Mira au HuffPost Maghreb. « Et les élections, c’est le DRS ».
Mais Ihsane El Kadi n’est pas tout à fait du même avis. Il croit en un « vrai duel » entre Sellal et Ali Benflis, le principal prétendant. Ils ne seront pas tout à fait seuls. L’occasion de passer en revue les candidats déclarés. « Il y a un certain nombre d’indices publics et d’informations discrètes confirmant que Sellal sera le candidat », confie Tarik Mira. Sellal serait alors le candidat de la continuité.
Premier ministre depuis septembre 2012, Abdelmalek Sellal se voit parfois reprocher un manque de charisme politique. Mais il a l’avantage de maîtriser la quasi-totalité de la machine étatique. « L’administration fera pression en sa faveur: c’est un homme de l’armée et du DRS, il est adoubé par le camp présidentiel et il s’est montré loyal », explique Ihsane El Kadi. « Il est déjà le candidat du système ».