Pour le mouvement El Islah, l’extradition en Algérie de Abdelmoumène Khalifa est une «bombe à retardement», balancée par les services secrets britanniques.
Le secrétaire général du mouvement El-Islah, qui intervenait, hier, à l’ouverture d’une session ordinaire du conseil national avec, comme seul et unique point à l’ordre du jour, la position à adopter à l’égard de la présidentielle du printemps prochain, a pris le soin d’avertir tout le monde quant à des velléités d’exploitation politique de ce dossier au risque, selon lui, de «subir les dommages collatéraux qui toucheront au-delà des clivages politiques du pays». Ce dont, apparemment, a ajouté Mohamed-Djahid Younsi, «on s’est rendu compte», s’interrogeant à juste titre sur le «timing de cette extradition», proximité de la présidentielle oblige, n’écartant pas la tenue du procès y afférent «après» ce rendez-vous électoral.
Une élection présidentielle à laquelle le mouvement devrait à coup sûr tourner le dos, le président du Conseil consultatif et le secrétaire général ayant suffisamment montré la voie à leurs collègues du conseil consultatif. En effet, aussi bien Hamlaoui Akkouchi que Younsi ont dressé un tableau sombre de la situation du pays, qui n’encourage point toute participation à la joute d’avril prochain. Avec, notamment, un front social en perpétuelle ébullition, face à laquelle le gouvernement observe plus que de l’indifférence.