Trois jeunes sont morts le 15 mars lors de nouveaux affrontements entre les communautés arabe et berbère à Ghardaïa, dans le Sud algérien. La contestation du quatrième mandat du président Bouteflika gagne la Kabylie. Elle s’ajoute à la mobilisation des jeunes du mouvement Barakat, des partis d’opposition, des universitaires et des étudiants.
La tension est montée d’un cran en Algérie, les 15 et 16 mars, alors que les autorités cherchent à ressouder les rangs autour de la très critiquéecandidature pour un quatrième mandat d’Abdelaziz Bouteflika à l’élection présidentielle du 17 avril. « Même si elle était attendue, la validation de son dossier par le Conseil constitutionnel confirme que la fraude est déjà là : aujourd’hui un certificat médical mensonger, demain la voix des quelques Algériens qui iront voter », affirme Hafidh Bahri.
Cet élu local est l’un des soutiens d’un ex-candidat, Sofiane Djillali, qui s’est retiré de la présidentielle pour ne pas cautionner « le passage d’un processus électoral à un coup de force institutionnel ».
LA COLÈRE ENFLE
Dans les Aurès, région berbérophone du Sud constantinois, dans l’est du pays, la colère a enflé en raison des propos maladroits du premier ministre, Abdelmalek Sellal – devenu directeur de campagne d’un Bouteflika très affaibli par un accident vasculaire cérébral –, à l’encontre des Chaouis (minorité berbère), qui se sont sentis offensés.
Des centaines d’étudiants d’Oum Bouaghi ont affronté, dimanche 16 mars, la police. « Tous les jours, le pouvoir est obligé de colmater une nouvelle brèche. Avec à chaque fois plus de risque de chavirage », explique Hafidh Bahri.
Le gouvernement a déjà beaucoup à faire, depuis deux mois, avec les affrontements intercommunautaires à Ghardaïa dans la vallée du M’zab, longtemps à majorité berbérophone et mozabite de rite ibadite. Le premier ministre par intérim, Youcef Yousfi, a dû s’y rendre en urgence, dimanche, après la mort par balles de trois jeunes émeutiers arabophones.
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