Lu sur Liberté
Lors de sa rencontre avec les représentants de la société civile, le Premier ministre a fait valoir les vertus de l’union et du dialogue pour le règlement des conflits, en référence aux tensions communautaires qui agitent cycliquement cette wilaya.
La visite de travail du Premier ministre dans la wilaya de Ghardaïa aura été plus calme que prévu. Reportée à plusieurs reprises, pour cause de tensions communautaires, cette visite s’est fi n a l e – ment dér o u l é e dans le calme.
Il aura fallu, pour ce faire, éviter tout contact avec la population, notamment au centre-ville de Ghardaïa, où aucune activité n’a été prévue dans le programme de la visite, hormis la cérémonie de remise de titres de propriété aux jeunes exploitants agricoles et la rencontre avec les représentants de la société civile qui se sont déroulées au siège de la wilaya.
Abdelmalek Sellal est venu caresser les habitants de la wilaya dans le sens du poil. En affirmant que “Ghardaïa est la meilleure image de cohésion en Algérie”. “Ghardaïa est le meilleur exemple en Algérie.
Parce que cette région a concrétisé le triptyque de l’identité nationale : islam, arabité et amazighité. Tout le monde témoigne que cette wilaya a d’autres dimensions : la fraternité, la tolérance, la solidarité. C’est une vérité que l’histoire retient depuis des siècles et personne ne l’ôtera à cette région. Ces acquis représentent l’Algérie d’hier, d’aujourd’hui et de demain.”
Le Premier ministre est venu calmer le jeu, minimiser les incidents communautaires récurrents et insister sur “la cohésion et la solidarité” des habitants de la région. Le Premier ministre, comme pour se faire bien comprendre, ajoutera que “tout Algérien a sa place dans l’État algérien. Tous les Algériens ont leur place.
La division n’est pas de nos traditions, pas celle de l’État. Notre ennemi, ce sont la pauvreté et la division. C’est par le dialogue et non par la violence qu’on trouve les solutions aux problèmes. Il faut expliquer aux jeunes de la wilaya, leur ouvrir les perspectives, afin de les éloigner de ceux qui veulent créer la zizanie”.
Abdelmalek Sellal se veut rassurant quant à l’avenir de cette région “Personne ne peut douter de l’avenir de cette région, personne ne peut le faire bouger. Le colonialisme a essayé, d’autres ont essayé de semer les graines de la discorde et ils ont échoué et ils vont échouer. L’État a donné tous les moyens à cette wilaya et notre but est l’union sacrée.
Notre pays est visé. Dieu merci, la stabilité que nous vivons, comparativement à ce qui se passe dans notre voisinage.” Pour le Premier ministre, “les moyens existent, les hommes sont debout, la volonté politique est claire. Il faut faire un effort supplémentaire en matière de développement économique et social.
Lorsqu’il y a un problème, comme les inondations de 2008, l’État a été là et a pris ses responsabilités. Le pays a besoin de cohésion et de solidarité et de nouvelles chances pour le développement économique”, martèlera-t-il. Le Premier ministre estimera que “l’Algérie est un grand pays qui a des moyens. Mais elle est dans une région très sensible.
Nous avons de grandes opportunités de développement du pays. Il suffit de corriger seulement nos erreurs”. Il en voudra pour preuve les erreurs constatées sur place à Ghardaïa où l’université continue d’assurer des formations dont la wilaya n’a pas besoin, alors que d’autres secteurs en plein développement dans la région ne bénéficient pas de formation sur place.
Il en dira de même pour ce qui est du secteur de l’urbanisme, un secteur qui lui tient à coeur. À Metlili, des logements composés de deux pièces et d’une courette ont provoqué son ire.
“Ce n’est pas Hydra ici, c’est le Sahara. Il y a de l’espace, donc, donnez de l’espace aux gens.” Il demandera également aux responsables du projet de la nouvelle ville de Menea de revoir leur plan, “ce n’est pas la Côte d’Azur. On veut une ville à la fois authentique, avec le cachet local et traditionnel, et à la fois moderne”.
Toutefois, Abdelmalek Sellal, tout en réitérant la disponibilité de l’État à tout débureaucratiser, à éviter tous les obstacles devant les investisseurs, a tenu quand même à mettre en garde les éventuels arnaqueurs. “Il y en a qui ont pris des terres agricoles en concession, mais depuis trois ans, ils n’ont pas encore entamé l’exploitation.
J’ai donné instruction au ministre de l’Agriculture : dorénavant, si au bout de six mois les terres ne sont pas exploitées, elles seront retirées à leurs bénéficiaires.” Il en dira de même pour le foncier industriel dont certains ont bénéficié, depuis des années déjà, sans jamais entamer la moindre activité.