Il y a un an jour pour jour, un commando terroriste attaquait le site gazier d’In Amenas, dans le Sud de l’Algérie. Aujourd’hui encore, nombre de questions restent sans réponses. Journaliste à Europe 1, Walid Berrissoul a enquêté pour tenter de lever les zones d’ombres de cette prise d’otages massive, qui s’était soldée par la mort de 40 employés de dix nationalités et 29 assaillants du groupe terroriste. Interview.
Le parquet de Paris a ouvert lundi une information judiciaire sur la prise d’otages d’In Amenas. Comment expliquer qu’il ait fallu attendre un an?
L’enquête préliminaire avait été ouverte automatiquement, comme c’est le cas dès lors qu’il y a une prise d’otages de Français à l’étranger. La DCRI (Direction centrale du renseignement intérieure, Ndlr) a été saisie. Dès le début, ils ont cherché à aller en Algérie. Ils n’ont pas eu de contacts directs avec les Algériens mais on leur a fait comprendre de manière plus informelle qu’ils n’auraient rien. Officiellement, la demande d’entraide judiciaire adressée par la France à l’Algérie n’a aujourd’hui pas reçu de réponses.
Dans votre livre, vous écrivez : « L’absence de transparence entre les parquets algérois et parisiens est sidérante. » Pourquoi?
Notamment en raison du lourd passif de la France avec l’Algérie et de ses relations diplomatiques excellentes sur certains aspects mais inexistantes sur d’autres. In Amenas n’a pas été au menu des discussions lors de la venue du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, en Algérie (en décembre dernier, Ndlr). Disons que la France n’est pas forcément pressée de savoir parce qu’elle est lucide. L’Algérie ne souhaite pas communiquer les résultats de son enquête à l’étranger. A ce titre-là, on peut dire que c’est un sujet qui fâche. Ce qu’il s’est passé à In Amenas reste un véritable traumatisme pour l’Algérie. La France n’a pas envie de lui donner des leçons.
«Les terroristes savaient où aller pour chercher les expatriés»…
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