L’offensive est cette fois diplomatique. Le général John Allen est à Ankara depuis jeudi. La mission du patron de la coalition antiterroriste menée par les Etats-Unis n’est pas simple. Il doit persuader le gouvernement turc d’intervenir contre les jihadistes dans la bataille de Kobane. Jeudi, John Allen et le Premier ministre Ahmet Davutoglu se sont entretenus sur la question. Les lignes seraient en train de bouger.
On s’en doutait un peu. Malgré les déclarations apaisantes de façade, l’Otan et les Américains sont aussi venus sur place pour faire évoluer la position de la Turquie. Ankara clamait haut et fort, jeudi devant le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg – en visite ce vendredi auprès des batteries de missiles patriotes que l’Alliance atlantique a déployés depuis un an à la frontière -, que la Turquie ne mènerait jamais seule une opération militaire terrestre chez le voisin syrien. Le pays réclamait une zone tampon au-delà de sa frontière côté syrien.
Mais depuis jeudi, Ankara est au centre d’une activité diplomatique intense. Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a passé la nuit au téléphone avec ses homologues britannique, suédois, norvégien, et quatarien. Il se déplace ce vendredi à Paris pour rencontrer Laurent Fabius. Les Alliés veulent absolument voir la Turquie renoncer à sa complaisance envers l’organisation Etat islamique et jouer un rôle plus actif dans la lutte contre les jihadistes. Les discussions, beaucoup plus secrètes, mais aussi beaucoup plus concrètes, officiellement, sont qualifiées de « détaillées ».
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