Lu sur Le Nouvel Obs
L’Algérie a du coup mené un raid contre une base djihadiste en Libye, à 200 km du site gazier d’In Amenas où avait eu lieu la prise d’otages massive de janvier.
Le 24 octobre dernier, plusieurs centaines de membres des forces spéciales de l’armée algérienne, appuyées par des avions chasse, des hélicoptères et des chars, ont mené un raid contre une base djihadiste en Libye, à 200 km au sud du site gazier d’In Amenas, là où avait eu lieu la prise d’otages massive de janvier 2013. Depuis deux mois, des informations collectées par les services secrets algériens faisaient état d’une nouvelle attaque de groupes terroristes en préparation sur ce même site, proche de la frontière libyenne. De plus, les forces régulières libyennes qui assuraient la sécurité le long des mille kilomètres de frontière entre l’Algérie et la Libye s’étaient retirées, il y a un mois, pour maintenir l’ordre dans les villes libyennes où règne l’anarchie. Elles avaient été remplacées par des milices islamiques, avec lesquelles Alger a refusé toute coopération, fermant ses frontières. C’est ce qui a précipité son attaque éclair.
La constitution algérienne interdit formellement à l’armée, en tant de paix, de combattre hors du territoire national, mais l’état-major a considéré qu’il s’agissait-là d’un cas de force majeur. Les militaires ont découvert une véritable caverne d’Ali Baba : des centaines de missiles toutes catégories, des dizaines de mitrailleuses 12,7, autant de ceintures kamikazes, des centaines de kilos d’explosifs et de mortiers, 500 kalachnikovs, 150 lance-roquettes, des centaines de pistolets mitrailleurs scorpions et d’armes de poing. Cultivant le culte du secret, le ministère de la Défense à Alger a refusé de dire s’il y avait eu des morts de part et d’autre lors de l’assaut et si des djihadistes avaient été faits prisonniers.