Les mauvais choix d’orientations économiques par les pouvoirs publics ont été plus ou moins “couverts” par deux facteurs : la ressource financière et le temps. Ce qui ne sera désormais plus possible, avertit l’auteur de La décennie de la dernière chance : émergence ou déchéance de l’économie algérienne, qui propose d’investir dans l’homme.
Nos gouvernants ne pourront plus dire qu’ils ne le savaient pas. “C’est la décennie de la dernière chance pour l’Algérie”, a averti, mercredi, le professeur Abdelhak Lamiri, lors d’une conférence-débat, organisée par le Forum des chefs d’entreprise à l’hôtel Sofitel d’Alger, autour de son dernier ouvrage, publié par les éditions Chihab.
Notre pays a fait beaucoup d’erreurs depuis l’Indépendance. Mais il avait des ressources et du temps pour les financer. Cette marge de manœuvre semble être révolue. Même s’il ne s’est pas trop attardé sur le passé, préférant se concentrer sur les actions salutaires à entreprendre, l’auteur de La décennie de la dernière chance : émergence ou déchéance de l’économie algérienne explique en quoi les gouvernements successifs depuis l’Indépendance se sont trompés. Le professeur Abdelhak Lamiri estime que les pouvoirs publics avaient fait “un bon diagnostic” en 2000 : une croissance molle, un taux de chômage élevé, déficits sociaux, taux de capacités des entreprises bas (40%)… Mais le traitement prodigué n’était pas approprié.
L’Algérie “a mis beaucoup d’essence dans un moteur défectueux”. De 2000 à 2014, elle a injecté environ 500 milliards de dollars dans l’économie : 90% dans les infrastructures. Selon le conférencier, c’est une erreur fatale. Le professeur Lamiri explique que la théorie keynésienne n’est pas valable dans les pays en voie de développement. Au lieu de faire comme la Chine et l’Inde qui ont misé sur les fondamentaux, notamment les ressources humaines, l’Algérie a fait le contraire. “L’Inde est un pays qui a des infrastructures très obsolètes par rapport aux nôtres. Son choix s’est porté sur le développement des cerveaux humains (universités, centres de recherches, ingénierie, etc.). Le pays émerge”, a indiqué M. Lamiri, pour qui la puissance d’une économie réside non pas dans le nombre de ses infrastructures, mais dans la qualité de son système éducatif, la recherche scientifique et l’entrepreneuriat ship…
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