Lu sur Liberté
Des grandes figures connues dans le combat pour la promotion de l’amazighité ont été invitées à cette session extraordinaire qui donne un caractère institutionnel à la revendication.
L’APW de Tizi Ouzou a consacré, hier, une session extraordinaire à tamazight, langue et culture. De nombreux participants parmi lesquels des élus locaux, des écrivains, des chercheurs, des représentants du HCA et des figures marquantes du combat amazigh étaient au rendez-vous à l’hémicycle Aïssat-Rabah.
Lors de son allocution d’ouverture, le P/APW de Tizi Ouzou, Hocine Haroun, a estimé que “c’est la première fois qu’il a été programmé de manière officielle une session de l’APW consacrée au développement de l’esprit et de la conscience”, avant de présenter les différents intervenant, dont, entre autres, des militants bien connus de la revendication berbère tels que le Dr Lounaouci Mouloud, Abdeslam Abdenour, Tazaghart Brahim et Mohand Ouamer Oussalem.
Selon le P/APW de Tizi Ouzou, “tout ce qui est national touche, de fait, l’ensemble de la nation : le territoire national, l’hymne national, la cause nationale, la langue nationale, sauf tamazight. Même si elle est constitutionnellement nationale, elle ne couvre encore qu’une infime partie de la nation. On continue, injustement, de la ghettoïser”.
Le premier à intervenir, le Dr Mouloud Lounaouci, estimera que l’officialisation de Tamazight s’impose, ce qui est un travail pour l’unification, et elle doit être suivie de textes offficiels pour sa mise en œuvre. “Tamazight, comme langue nationale, nous l’avons obtenue, mais celle-ci reste toujours confinée dans certaines régions et son officialisation doit être accompagnée de textes législatifs et réglementaires pour son application effective”.
L’autre intervenant, Abdenour Abdeselam, a dressé un tableau reluisant de l’évolution de la langue et de la culture amazighes en Algérie. L’orateur soutiendra ses affirmations en donnant pour exemple l’effort consenti par l’État dans la prise en charge de la langue et de la culture amazighes, notamment en citant les différentes festivités organisées chaque année au niveau de la Maison de la culture de Tizi Ouzou et les avancées palpables réalisées dans la production cinématographique, l’ouverture de radios locales, l’écriture et l’enseignement de tamazight.
Quant au Haut-Commissariat à l’Amazighité, représenté par Youcef Merahi, il a présenté, à l’occasion, un rapport peu probant sur “l’Amazighité en Algérie”, tout en suggérant l’organisation, dans l’urgence, des premières assises de l’amazighité en Algérie et de soulever la nécessité, dans la perspective de l’introduction du caractère officiel de tamazight dans la prochaine révision de la Constitution, de mettre en place un instrument institutionnel de jonction entre le HCA et les ministères concernés. Concernant l’enseignement de tamazight en Algérie, dix-sept ans après son lancement, il est à noter qu’à la fin des travaux, des recommandations devaient être finalisées pour arrêter une proposition de délibération qui sera adressée aux hautes autorités pour l’officialisation de tamazight dans la nouvelle Constitution.