Lu sur Le Soir d’Algérie
Le conflit entre les travailleurs de l’Etusa et la direction s’enlise. Les grévistes campent sur leur position et paralysent le transport à Alger. La direction, quant à elle, juge certaines revendications irrecevables. Ni la Fédération des transports relevant de l’UGTA ni le ministère des Transports ne sont intervenus pour mettre un terme à un bras de fer qui prend en otage des milliers d’usagers au niveau de la capitale.
Toujours aussi déterminés, les travailleurs de l’tusa poursuivaient hier leur mouvement de grève illimité. Au sixième jour de ce mouvement, receveurs et chauffeurs faisaient part de leur intention de durcir le mouvement en étendant la grève au transport des étudiants.
Une décision qui, expliquent-ils, intervient en réponse à l’indifférence affichée par leur direction et la tutelle. Ils avaient en effet entamé lundi dernier un mouvement de protestation sans préavis qui avait pris de court et leur direction et les usagers.
En l’absence de section syndicale, les discussions avec les grévistes s’annoncent difficiles mais cela ne doit en aucun cas empêcher la direction de l’Etusa et le ministère des Transports d’intervenir afin de trouver une sortie de crise.
Le directeur général de l’Etusa affirme que «cette grève est illégale. Toutes les revendications des grévistes pour l’application de la convention collective de 1997 ont été satisfaites en octobre de l’année 2012. Il n’est plus possible de tolérer ce genre de débrayages inopinés qui causent des désagréments aux usagers des transports et des pertes à l’entreprise», mais semble à court d’alternatives pour amener les grévistes à reprendre l’activité.
Hier, la direction de l’Etusa faisait savoir que la Direction des transports avait fait appel à des transporteurs privés afin que ces derniers assurent les lignes habituellement desservies par l’Etusa mais rien n’est fait pour désamorcer cette énième crise au sein de l’Etusa qui n’en est pas à son premier débrayage sans préavis.
Une grève qui non seulement pénalise les usagers mais occasionne des pertes financières énormes pour l’entreprise. L’absence de section syndicale dissoute en octobre dernier rend davantage compliqué le travail de médiation. La plateforme de revendications déposée auprès de la direction ne porte d’ailleurs aucun cachet.
Dans un premier temps, les travailleurs réclamaient le versement des salaires du mois d’octobre, revendication d’ailleurs satisfaite, avant d’élargir leur plateforme à d’autres points.
Ils réclament actuellement le départ du premier responsable de l’entreprise, l’abrogation de l’article 87 bis de la loi 90-11 relative aux relations de travail afin que les salaires de base soient de 18 000 dinars sans le calcul des primes, un rappel des salaires depuis 2008 et la réinstallation de la section syndicale.
Des revendications jugées absurdes par la direction qui risque d’appliquer la loi à la lettre en matière de gestion de conflits de travail.