“La nouvelle donne géostratégique : Maghreb, Machrek, Sahara, Sahel” a été, hier, la problématique débattue au Centre de presse d’El Moudjahid à Alger. Organisée à l’occasion de la parution du dernier numéro de la revue Naqd, cette rencontre a donné lieu à un débat intellectuel de haute tenue sur “les menaces américaines” pesant sur l’Algérie ainsi que les carences algériennes en matière de politique intérieure.
Deux éminents spécialistes des questions géostratégiques, réunis autour de Dahou Djerbal, le directeur de la revue Naqd, se sont relayés pour alerter sur les dangers qui pèsent sur l’Algérie. “L’État algérien n’est pas puissant”, a, d’entrée, lancé Toufik Hamel, chercheur en histoire, spécialisé dans l’histoire militaire, études de défense à Crises (université Paul-Valéry). Et pour cause ; à ses yeux, “la puissance n’est pas seulement militaire, elle est aussi économique, psychologique”. Tout en estimant que “l’Algérie a beaucoup d’atouts”, le conférencier a cependant insisté sur la problématique de “la fragilité intérieure de l’Algérie et du problème de sa cohésion nationale”.
“On a souvent tendance à surestimer nos capacités”, dit-il tout en préconisant l’institution d’un débat national en permanence afin, dit-il, d’“estimer nos forces et faiblesses pour pallier nos insuffisances”. Saïda Bédar, chercheur au Centre d’analyse et de prévision des risques internationaux (Capri) a, quant à elle, préconisé de suivre l’exemple cubain pour éviter l’interventionnisme américain en Algérie. “Il faut commencer soi-même par penser la transition démocratique plutôt que d’attendre les Américains venir nous débarrasser d’un régime dictatorial”, a-t-il recommandé.
Lu sur Liberté