La capitale est de plus en plus sujette à des violences ces derniers temps. Règlements de compte en plein jour, affrontements entre gangs rivaux, agressions, braquages…les habitants des banlieues d’Alger, notamment celles récemment construites, sont assujettis au diktat des délinquants, qui sèment panique et frousse au sein de la population.
Avant-hier, des affrontements ont éclaté à la placette de la cité Ain Malha, dans la commune de Gué de Constantine à Alger. De jeunes délinquants, issus de deux gangs rivaux, se sont crêpés les chignons sous un soleil brillant, ne se souciant guère du tierce oeil, ou même des services de sécurité.
Munis de sabres, couteaux, barres de fer, fumigènes, cocktails Molotov et même de fusées de détresse utilisées par les marins pour lancer des SOS. Ils se sont livrés bataille jusqu’à s’en sanglanter ; des victimes de parts et d’autres. Causant au passage, des blessures aux habitants des cités, transformées en champs de bataille.
A rappeler qu’en 2012, un jeune garçon a été la victime collatérale d’une échauffourée entre deux groupes mafieux à Belcourt. Les habitants des cités touchées par ce fléau de plus en plus répandu dans les grandes villes, particulièrement à Alger, dorment peur au ventre avec la crainte de trouver leurs commerces ou leurs demeures incendiés, ou carrément eux-mêmes carbonisés.
En effet, avant-hier, un magasin a été brûlé à Ain Malha, d’après les déclarations d’un citoyen issu dudit quartier. Des voitures ont également été incendiées. Outre, les autres dégâts matériels estimés à des millions de dinars.
Les résidents des cités essaient de protéger leurs biens de ces bandes de mafieux, qui sèment la terreur et dévastent tout sur leur passage, tels des ouragans dévastateurs, en assurant des gardes nocturnes, à tour de rôle. Mais, en vain. Il y a à peine deux semaines, c’est dans la cité des 568 logements de Baraki, qu’un accrochage entre deux groupes mafieux a eu lieu.
D’où a résulté l’arrestation d’une vingtaine de personnes, suite à une opération coup de poing menée par les éléments de la gendarmerie nationale. Une initiative des habitants de la cité des 568 logements, après une série de braquages et d’agressions dont ils ont été victimes.
Une importante saisie a, toutefois, été opérée, dont 150 cocktails Molotov et un arsenal d’armes blanches. Les habitants ont leur hypothèse sur la question. Les délinquants à l’origine de ces » guerres » sans merci, sont les personnes ayant bénéficié d’un logement aidé ou d’un logement social.
Des gens originaires de communes réputées pour être le berceau de la délinquance à l’instar de Bab El Oued, Derguana, Hussein Dey…etc. Par ailleurs, d’autres mettent en cause les locataires des bidonvilles situées à quelques encablures des citées touchées par ces guerres de gangs. Ces derniers demandent à être logés dignement, mais surtout exigent un emploi.
L’unique issue pour attirer l’attention de l’Etat est d’empoisonner la vie aux citoyens, qui seront, de ce fait, obligés de demander l’intervention des pouvoirs publics pour dénouer les litiges et satisfaire les protagonistes. La satisfaction des habitants dépend de la satisfaction des locataires des bidonvilles. A la fin, tout le monde trouve son compte.