Othmane Atik, connu au Maroc sous le surnom de Mister Crazy, est un rappeur de 17 ans. Dans son dernier clip, il met en scène la vie de jeunes délinquants des quartiers pauvres de Casablanca, vivant de larcins et consommateurs de drogue. Le portrait d’une réalité de la société marocaine qui vaut à ce mineur un séjour en prison.
Mister Crazy fait partie d’une nouvelle génération d’artistes marocains qui n’hésitent pas à dénoncer ouvertement les dysfonctionnements du royaume chérifien. Mais cette liberté de parole a un prix : le jeune lycéen a été arrêté le 9 août dernier à Casablanca pour « détournement des paroles de l’hymne national », « insulte à corps constitués », « propos immoraux » et « incitation à la consommation de drogue ». Des accusations qui font suite à la diffusion de trois chansons décrivant le mal-être dans les quartiers défavorisés de sa ville, Casablanca. Et ce sont plus précisément les clips de ses chansons qui ont attiré les foudres des autorités, dont un qui a été visionné plus d’un million de fois sur YouTube et dans lequel des acteurs simulent agressions et prises de stupéfiants.
Détenu depuis plus d’un mois dans une prison pour mineurs, où ses parents assurent qu’il est « correctement traité », le jeune artiste sera à nouveau présenté ce samedi devantun juge. Ses proches se disent « très préoccupés » d’une éventuelle prolongation de sa détention et du fait que les médias locaux fassent peu de cas de sa situation.
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